Le Conseil des ministres, présidé dimanche par le Roi Mohammed VI du Maroc, a annoncé une enveloppe budgétaire en faveur des secteurs de la santé et de l’éducation de plus de 12,9 milliards d’euros avec la création de plus de 27.000 postes en faveur des deux secteurs.
Cette annonce est une réponse directe aux manifestations menées depuis le 27 septembre, par le collectif de jeunes GenZ 212 qui est sorti dans les rues pour appeler à des réformes dans les secteurs de la santé et de l'éducation et exiger la lutte contre la corruption et un renouvellement du milieu politique. La mort de huit femmes lors de césariennes dans un hôpital d’Agadir a lancé le mouvement de protestation de la jeunesse.
Cette enveloppe va permettre la mise en service plus rapide de nouveaux Centres hospitaliers universitaires (CHU) notamment à Agadir (sud) et Laâyoune (ville du territoire disputé du Sahara occidental). 90 autres hôpitaux feront l'objet d'une rénovation. Le secteur de la santé manque de main d'œuvre au Maroc, selon les estimations, il faudrait 32.000 médecins et 65.000 infirmiers supplémentaires.
Améliorer l’enseignement au Maroc
Pour l'éducation, le gouvernement veut accélérer la réforme du système scolaire en généralisant l'enseignement préscolaire, et en améliorant la qualité de l'enseignement.
Une attention particulière sera portée aux régions les plus défavorisées, comme les zones de montagne et les oasis pour réduire les inégalités sociales et l’écart entre les secteurs public et privé.
D'après les chiffres officiels, le déficit éducatif explique 47,5% des cas de pauvreté, malgré le recul du taux national de pauvreté de 11,9% en 2014 à 6,8% en 2024.
Approuvé par le Conseil des ministres, le projet de loi de finances pour 2026, présenté devant le roi Mohammed VI, sera soumis lundi au Parlement.
Dans le même temps, le cabinet royal a annoncé via un communiqué plusieurs projets de lois organiques pour moderniser la vie publique et renforcer la participation citoyenne.
Loi de finances lundi au Parlement
"Afin d'inciter les jeunes de moins de 35 ans à se lancer dans le champ politique", explique le communiqué. Ainsi, un projet prévoit de simplifier les conditions de candidature aux élections et d'accorder des aides couvrant jusqu'à 75% des frais de campagne électorale.
Dans le même esprit, un autre projet de loi entend moderniser les partis politiques et encourager la participation des femmes et des jeunes à leur création et leur gestion, poursuit le texte.
Le gouvernement a souligné que ces projets de loi s'inscrivent dans la continuité du discours du Trône de juillet 2025, au cours duquel Mohammed VI avait averti qu'il n'y avait "ni aujourd'hui ni demain de place pour un Maroc avançant à deux vitesses" et exhorté au lancement d'une nouvelle génération des programmes de développement territorial.
Le souverain avait également demandé au gouvernement de faire adopter ces textes avant la fin de l'année 2025.