L’ONU a annoncé ce lundi 15 septembre 2025 la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’Homme, prévue mardi à Genève, pour examiner les frappes israéliennes menées la semaine dernière à Doha contre la délégation des négociateurs du Hamas.
Selon un communiqué officiel, “ce débat urgent est convoqué en réponse à deux demandes officielles”, déposées mercredi dernier. La première émane du Pakistan, au nom des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). La seconde a été formulée par le Koweït, au nom du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG).
Une onde de choc
L’attaque israélienne survenue à Doha a constitué un précédent inquiétant: c’est la première fois que Tel Aviv frappe directement le territoire qatari, pays jusque-là considéré comme un médiateur incontournable dans le conflit israélo-palestinien.
Le Qatar a dénoncé une violation flagrante de sa souveraineté et du droit international, tandis qu’Israël a justifié son action en affirmant avoir ciblé une “cellule opérationnelle” du Hamas.
La saisine du Conseil des droits de l’Homme traduit l’ampleur de l’indignation dans le monde arabe et musulman. L’OCI, qui regroupe 57 États, a condamné “une attaque barbare et illégale”, tandis que le CCG a mis en garde contre “un risque majeur de déstabilisation du Golfe”.
Le Pakistan et le Koweït, à l’origine de la convocation, ont insisté sur la nécessité pour l’ONU de prendre des mesures concrètes afin d’empêcher une escalade régionale.
La session de mardi s’annonce tendue. Plusieurs pays occidentaux, alliés d’Israël, devraient chercher à tempérer la portée d’éventuelles résolutions, tandis que les États arabes et leurs soutiens exigeront probablement l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur ces frappes.
La Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, de son côté, a déjà exprimé sa préoccupation, rappelant que le droit international interdit le recours à la force contre la souveraineté d’un État tiers non belligérant.
Cette attaque met également en péril le rôle diplomatique du Qatar qui accueille depuis plusieurs mois des négociations indirectes entre Israël et le Hamas, sous l’égide des États-Unis et de l’Égypte. Doha a prévenu que ses efforts de médiation pourraient être remis en question si d’autres attaques venaient à se produire.