Scandale des écoutes en Grèce: nouvelle accusation de la part d'un ancien ministre de gauche
En Grèce, Christos Spirtzis, ancien ministre des Transports sous le précédent gouvernement de gauche (Syriza), a saisi vendredi la justice pour "tentative" de surveillance de son téléphone portable via le logiciel illégal Predator.
Scandale des écoutes en Grèce: nouvelle accusation de la part d'un ancien ministre de gauche (Others)

Cette nouvelle accusation s'ajoute à plusieurs révélations de mise sur écoutes par les services de renseignement grecs (EYP) de deux journalistes, et de Nikos Androulakis, chef du troisième parti parlementaire, le socialiste Pasok-Kinal.

Christos Spirtzis affirme avoir reçu le même SMS qui avait infecté avec le logiciel Predator les téléphones du journaliste grec Thanasis Koukakis et du leader socialiste.

Le logiciel Predator infecte les téléphones via des liens envoyés avec des numéros de téléphone figurant dans les contacts de la personne et permet d’accéder aux messages, mêmes cryptés, aux photos mais aussi d’activer le micro et la caméra à distance.

"La tentative de mise sous écoute de mon téléphone portable est liée à mon activité politique, à ma qualité de responsable des questions de protection du citoyen, et donc des affaires liées au renseignement au sein de mon parti", a estimé Christos Spirtzis dans une déclaration à la presse devant la cour suprême qui enquête depuis le mois d'août sur le scandale des écoutes en Grèce.

"Combien de députés, d'hommes politiques, de journalistes, de citoyens sont surveillés, M. Mitsotakis?", a demandé le député de gauche.

"Cela nous rappelle les moments les plus obscurs de notre histoire politique", a-t-il ajouté.

Ce scandale a entraîné début août deux démissions dans l'entourage du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, celle d'un de ses proches conseillers et celle du chef de l'EYP Panagiotis Kontoleon.

Le Parlement grec a également créé une commission d'enquête spéciale chargée de faire la lumière sur l'affaire.

M. Mitsotakis a été contraint d'admettre "une erreur" après les révélations de la surveillance de M. Androulakis mais a nié l'utilisation du logiciel Predator, que l'Etat grec "n'a jamais acheté ou utilisé".

Les partis de l'opposition de gauche ont demandé à plusieurs reprises la démission de Kyriakos Mitsotakis soulignant que l'EYP avait été placé sous l'égide du Premier ministre lors d'une réforme controversée du gouvernement conservateur, juste après son élection en juillet 2019 pour un mandat de quatre ans.

L'affaire a affaibli le Premier ministre conservateur, qui espère être réélu l'an prochain.

Selon un récent sondage, l'écart entre la formation au pouvoir et le parti de gauche Syriza s'est réduit à 6,3 points de pourcentage, alors qu'il était à deux chiffres en juin.

AFP