Russie: Navalny s'attend à recevoir une longue peine de prison supplémentaire
L'opposant russe Alexeï Navalny s'attend à ce qu'un tribunal prononce vendredi à son encontre une nouvelle peine de prison, de près de vingt ans, dans le cadre d'une affaire dénoncée comme une manoeuvre pour l'écarter plus longtemps de la politique.
Russie: Navalny s'attend à recevoir une longue peine de prison supplémentaire / Photo: AFP (AFP)

Principal détracteur du président Vladimir Poutine, l'avocat âgé de 47 ans purge déjà une peine de plus de 11 ans d'emprisonnement à la suite de poursuites judiciaires distinctes, pour fraudes et d'autres accusations, qu'il a qualifié de factices.

Son mouvement politique a aussi été déclaré hors-la-loi car considéré comme "extrémiste".

Le parquet national a demandé au tribunal d'infliger à Alexeï Navalny une peine de 20 ans d'emprisonnement pour six chefs d'inculpation, pour avoir incité et financé une activité extrémiste et avoir créé une organisation extrémiste.

Dans un message publié jeudi sur les réseaux sociaux, l'opposant a dit s'attendre à ce que sa condamnation soit légèrement inférieure aux réquisitions, autour de 18 ans de prison, mais que cela ne faisait pas une grande différence du fait d'accusations de terrorisme le visant par ailleurs et pour lesquelles il encourt une peine de 10 ans d'emprisonnement supplémentaire.

"Cela va être une longue peine. C'est stalinien", a-t-il écrit. Il est en capacité de publier des messages sur les réseaux sociaux via ses avocats et des alliés.

Alexeï Navalny a estimé que l'objectif était de faire peur à la population russe, à laquelle il a demandé de ne pas laisser cela se produire et de réfléchir à la meilleure manière de résister aux "vilains et voleurs du Kremlin".

L'opposant est emprisonné depuis janvier 2021, date à laquelle il est revenu à Moscou après avoir été hospitalisé en Allemagne. Des médecins occidentaux ont déclaré à l'époque qu'Alexeï Navalny avait été empoisonné par un agent neurotoxique datant de l'ère soviétique.

Le Kremlin, qui a un temps accusé Alexeï Navalny de travailler pour la CIA contre la Russie, nie toute implication dans les soucis de santé de l'opposant et dément le persécuter.

Reuters