MAE turc: Ankara et Le Caire veulent normaliser les relations diplomatiques au plus haut niveau
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré qu'Ankara et Le Caire ont convenu de normaliser les relations diplomatiques qui étaient au point mort après le coup d’État militaire de 2013 en Égypte.
MAE turc: Ankara et Le Caire ont convenu de normaliser les relations diplomatiques au plus haut niveau / Photo: AA (AA)

"Nous avons convenu de normaliser nos relations diplomatiques. Nous avons évalué les mesures que nous prendrons dans le cadre du prochain processus. Je l’ai invité (Sameh Shoukry) à Ankara. J’ai dit que je voulais l’accueillir, en particulier pendant le mois de Ramadan", a déclaré le Chef de la diplomatie turque à la presse, lundi, au sujet de son déplacement samedi 18 mars au Caire, où il s'est entretenu avec son homologue égyptien, Sameh Shoukry.

Les relations diplomatiques entre la Turquie et l’Égypte sont au niveau des Chargés d’affaires des deux côtés depuis le coup d’État de 2013 en Egypte qui a renversé le défunt président Mohammed Morsi.

Cavusoglu est le premier ministre des Affaires étrangères de Turquie à se rendre en Égypte depuis 11 ans.

En ce qui concerne la nomination des ambassadeurs, Cavusoglu a fait savoir qu’il avait été prévu auparavant que si le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi se réunissaient, ils l’annonceraient eux-mêmes.

"Mais nous sommes entrés dans une période électorale. Si la rencontre (entre les deux présidents) est retardée pour cette raison, nous nous consulterons à nouveau. Nous prendrons bientôt une décision à ce sujet. Mais nous avons déjà annoncé lors de la conférence de presse que nous avons entamé ce processus", a-t-il expliqué.

Après les tremblements de terre du 6 février à Turquie, le ministre égyptien des affaires étrangères s’est rendu dans les provinces d’Adana et de Mersin, une première visite en Turquie par un chef de diplomatie égyptienne depuis plus d’une décennie.

Relations bilatérales

Cavusoglu a par ailleurs déclaré qu’ils avaient discuté des moyens de développer les relations bilatérales et "des questions existantes, des problèmes à surmonter".

"Nous avons échangé nos points de vue, en particulier sur les questions régionales. Ensuite, nous avons tenu une réunion entre les délégations et discuté de tout. En d’autres termes, nous avons abordé toutes les questions, de l’énergie, du transport maritime, du transport à nos entreprises et des investissements ici", a-t-il déclaré, ajoutant que des sujets liés à "l’énergie, la logistique, l’éducation et la culture" avaient également été évoqués.

Notant que la partie égyptienne souhaite que les entreprises turques augmentent leurs investissements en Égypte, Cavusoglu a affirmé que le volume des échanges bilatéraux avoisinait actuellement les 10 milliards de dollars.

En ce qui concerne les importations de gaz naturel liquéfié (GNL), le ministre turc a déclaré que la balance était en faveur de l’Egypte, ce dont la Turquie ne se plaint pas.

"Nous voulons conclure un accord à long terme sur le GNL. Parce que, grâce à nos terminaux GNL, nous exportons actuellement du gaz vers les pays d’Europe du Sud-Est et les pays des Balkans. Par conséquent, le gaz égyptien peut être exporté vers des pays tiers via la Turquie", a-t-il fait remarquer.

Au cours des entretiens, la partie turque a également proposé d’établir un mécanisme JETCO (Commission mixte économique et commerciale) entre les deux pays, la dernière s’étant réunie en 1996.

"D’autre part, nous avons décidé d’élargir notre coopération, en particulier dans les énergies renouvelables et l’énergie solaire", a encore fait savoir Cavusoglu.

Le ministre turc a assuré qu’ils avaient "ouvertement et clairement" échangé leurs points de vue sur les questions régionales.

Citant le différend régional bilatéral entre l’Égypte et l’Éthiopie au sujet d’un barrage éthiopien qui pourrait réduire la part de l’Égypte dans les eaux du Nil, la Turquie a exprimé sa disposition à jouer un rôle de médiateur en raison des bonnes relations qu’elle entretient avec l’Éthiopie et le Soudan.

"Nous avons discuté de la Libye un peu plus en détail. Nous convenons que nous ne sommes pas rivaux en Libye et que nous devons travailler ensemble pour la stabilité de la Libye. Nous intensifions également nos consultations sur cette question", a-t-il conclu.

AA