Macron juge qu’il "faut s’atteler à reciviliser" la société française / Photo: Reuters (Reuters)

Pour sa rentrée politique, le président français Emmanuel Macron a choisi de mettre en exergue des sujets susceptibles de séduire la droite: l’immigration et la sécurité. Macron a affirmé dans une interview accordée à l’hebdomadaire « Le Point » qu’il faut "réduire significativement l’immigration, à commencer par l’immigration illégale" même s’il reconnait que le pays n’est pas "submergé" par l’immigration.

Le président, pour qui la situation actuelle "n’est pas tenable", semble suivre les schémas de la droite afin d’obtenir ses suffrages sur le projet de loi immigration dont l’examen a été reporté à plusieurs reprises.

Un passage en force ?

Au cours du printemps dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a présenté un projet de loi sur l'immigration, mais en raison de l'absence de soutien majoritaire au Parlement et des mois de tensions liées à la réforme des retraites, l'examen de ce projet avait été différé jusqu'à l'automne.

Macron a de nouveau demandé à Darmanin de s’atteler à la tâche pour tenter de faire adopter le projet de loi : "C’est le ministre qui aura à faire cheminer, entre le Sénat et l’Assemblée, un texte pour avoir des résultats. Si pour cela il faut enrichir le texte du gouvernement, il aura à bâtir ce chemin avec notre confiance".

Mais pour cela, le gouvernement devra recueillir une majorité, en s’associant avec d’autres forces politiques, dont la droite. Dans le cas contraire, le gouvernement va probablement utiliser son ultime arme, l’article 49.3 de la Constitution, pour un passage en force du texte, comme il l’a déjà fait 11 fois.

Si Macron veut "éviter" le recours au 49.3 pour faire adopter le projet de loi immigration, il n’exclut pourtant pas la possibilité de l’utiliser si le texte n’est pas adopté : "Nous avons besoin de résultats et, donc, si un tel texte était bloqué, il ne faut rien s’interdire."

Concept de "recivilisation"

Dans la même voie, sur les questions de sécurité, Macron juge qu’il "faut s’atteler à reciviliser" la société notamment après les émeutes provoquées par le meurtre de Nahel, abattu par un policier à Nanterre le 27 juin.

Macron avait suscité la polémique lors des émeutes, en déplorant un "processus de décivilisation": un concept que beaucoup ont estimé emprunté à l’extrême droite.

Refusant que ce soit "les étrangers qui ont causé ces émeutes" de fin juin-début juillet, car "90% sont nés en France", le chef de l’Etat concède qu’il existe "un problème d’intégration et de refondation de la nation".

"Une immense majorité des personnes interpellées vient de familles monoparentales ou de l’aide sociale à l’enfance. Cela montre que le chantier de la famille est essentiel. Ensuite, il y a la place de l’école, de la régulation des écrans, de l’intégration par l’économie et l’emploi" a-t-il expliqué.

TRT Francais