La France accueille une conférence humanitaire internationale pour la population de Gaza / Photo: Reuters (Reuters)

"Dans l'immédiat, c'est à la protection des civils qu'il nous faut travailler. Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut œuvrer à un cessez-le-feu", a déclaré le chef de l'Etat français. "Celui-ci doit pouvoir devenir possible", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a martelé qu'il était "absolument indispensable" de protéger les civils de la bande de Gaza et qu'il ne pouvait y avoir de double standards en matière de protection de vies humaines. "Ce n'est pas négociable", a-t-il souligné.

Si le président a répété qu'Israël avait "le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens", il a redit que le gouvernement israélien avait aussi "une éminente responsabilité (...) de respecter le droit et protéger les civils".

Il a souligné que la situation humanitaire se dégradait "chaque jour davantage" à Gaza, enclave soumise aux bombardements et à un siège total depuis plus d'un mois.

M. Macron a également annoncé que son pays allait allouer cette année 80 millions d'euros supplémentaires à l'aide humanitaire destinée aux populations palestiniennes, le montant total atteignant 100 millions d'euros.

"On a besoin d'un cessez-le-feu humanitaire. Il s'agit d'imposer le silence aux armes dans un but humanitaire", a déclaré de son côté Martin Griffiths, secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des affaires humanitaires.

Evolution de la position de la France

La France avait jusqu’à présent manifesté un soutien inconditionnel à Israël et avait voté contre une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu dans le conflit israélo-palestinien, le 17 octobre.

Ce n’est qu’à partir du 27 octobre, quand l’ONU qualifiait alors la situation dans l'enclave comme "l’enfer sur terre", que la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna avait appelé à une "trêve humanitaire".

Cette position avait valu beaucoup de critiques de la part de l’opposition ainsi que des ONG internationales. "'Trêve humanitaire' ne veut rien dire. C’est un cessez-le-feu immédiat qu’il faut pour les Palestiniens", avait écrit sur X la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot.

Gaza est privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre, et l'aide internationale arrive au compte-gouttes. L'Ocha a dénombré 756 camions depuis le 21 octobre et la réouverture partielle du passage de Rafah avec l'Egypte.

L’enclave, minée par la pauvreté, était déjà soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007.

Par ailleurs, l'évacuation vers l'Egypte des blessés palestiniens et des binationaux a été à nouveau interrompue mercredi, selon un responsable palestinien.

Les bombardements d'Israël dans la bande de Gaza ont fait 10.569 morts, en majorité des civils, dont 4.324 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas. Côté israéliens, 1.500 personnes sont mortes.

TRT Francais