#LOE11 : Israel at war in Gaza after Hamas launches surprise attack / Photo: AFP (AFP)

C’est la confusion parmi les habitants de Gaza, six mois après le début de l’opération militaire israélienne qui a transformé l’enclave palestinienne en champ de ruine et de mort.

Alors que certains ont entamé le retour sur leurs terres de Khan Younès à l’annonce du redéploiement des soldats israéliens, les habitants de Rafah, ville adossée à la frontière égyptienne avec ses 1,5 million d’habitants, redoutent une offensive de l'armée israélienne. La veille, des médiateurs internationaux se sont retrouvés au Caire pour négocier une trêve dans la bande de Gaza.

Ces discussions, visant à aboutir aussi à la libération des otages retenus par le mouvement de résistance palestinien Hamas, connaissent "des progrès significatifs", a indiqué une source égyptienne haut placée citée lundi le média égyptien pro-gouvernemental Al-Qahera News. .

Dimanche, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé que les forces de son pays "se préparent à la poursuite de leurs missions (...) dans la zone de Rafah", ville frontalière de l'Égypte à la pointe sud de Gaza.

Quelques heures plus tôt, les troupes israéliennes s'étaient retirées de Khan Younès, autre ville du sud du territoire côtier, épicentre de combats, afin "de se préparer à de futures opérations", selon l'armée.

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a réaffirmé sa détermination à éradiquer le Hamas "dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah", ville qu'il présente comme le dernier grand bastion du mouvement.

Alliés historiques d'Israël, les États-Unis ont à plusieurs reprises fait part de leur désapprobation quant à une éventuelle opération à Rafah, jugée trop coûteuse en vies humaines.

Dimanche, des dizaines de Palestiniens réfugiés à Rafah ont pris le chemin du retour à Khan Younès, aussitôt après le retrait israélien, selon des images de l'AFP.

À pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, des photos de l'AFP montrent des hommes et des femmes esseulés, marcher dans une ville devenue un champ de ruines.

"Toutes les rues ont été rasées au bulldozer. Et l'odeur... J'ai vu des gens creuser et sortir les corps", témoigne auprès de l'AFP Maha Taher, 38 ans, mère de quatre enfants, revenue dimanche à Khan Younès.

- "Progrès significatifs" -

Les annonces de l'armée israélienne sont intervenues en parallèle à une nouvelle série de négociations indirectes au Caire entre le Hamas et Israël via les médiateurs internationaux que sont l'Égypte, les États-Unis et le Qatar.

La source citée par Al-Qahera News, média proche des services de sécurité égyptiens, a fait état de "progrès significatifs" en matière de rapprochement des points de vue sur plusieurs points de litige de l'accord en discussion.

Les délégations du Qatar et du Hamas ont quitté Le Caire et y reviendront "sous deux jours pour finaliser les termes de l'accord", indique par ailleurs le média.

Les délégations américaine et israélienne doivent, elles, quitter la capitale égyptienne "dans les prochaines heures" et des consultations vont se poursuivre au cours des prochaines 48 heures, explique la même source.

Samedi, le Hamas a assuré qu'il ne renoncerait pas à ses exigences pour un accord: "un cessez-le-feu permanent", un retrait israélien de Gaza, un retour des déplacés et un accord "sérieux" d'échange d'otages et de prisonniers palestiniens.

M. Netanyahou a rétorqué dimanche qu'il n'y aurait pas de cessez-le-feu sans la libération de tous les otages.

Situation "plus que catastrophique" -

Plus de 33.000 personnes sont mortes à Gaza depuis le déclenchement de la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza, suite à une incursion du Hamas dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire où 2,4 millions de Palestiniens sont menacés de famine, selon l'ONU. Strictement contrôlées par Israël, les aides acheminées par voie terrestre via l'Egypte arrivent au compte-gouttes.

"Mon fils de 8 ans me demande à manger mais je n'ai rien à lui donner (...) Je souhaite la mort pour moi et mes enfants pour être libérés de ce tourment", dit à l'AFP Labad, une mère de quatre enfants réfugiée chez des proches après la destruction de sa maison à Jabaliya (centre).

Dimanche, plusieurs agences des Nations unies et des organisations humanitaires ont qualifié de "plus que catastrophique" la situation à Gaza.

"Les maisons, écoles, hôpitaux sont en ruines. Les enseignants, médecins, humanitaires sont tués. La famine est imminente", a fustigé sur X la cheffe de l'Unicef, Catherine Russell.

Après la mort de sept travailleurs humanitaires - dont une Australienne - de l'ONG américaine World Central Kitchen dans une frappe israélienne le 1er avril, Canberra a chargé lundi un ancien responsable militaire de travailler avec Israël pour garantir la "transparence" de l'enquête.

La guerre a également des répercussions à la frontière entre le Liban et Israël. L'armée israélienne a affirmé dimanche avoir achevé une "nouvelle phase" dans sa préparation à "la guerre" à cette frontière où les échanges de tirs meurtriers avec le Hezbollah s'intensifient.


TRT Français et agences