"Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas", a déclaré Donald Trump, qui n'avait pas encore pris publiquement position sur le sujet, à des journalistes dans le Bureau ovale.
Cette déclaration intervient à la veille d'un discours à l'ONU, à New York, de Benjamin Netanyahu, que certains craignent vindicatif après une nouvelle vague de reconnaissances de l'Etat palestinien.
Il a déjà affirmé que son gouvernement allait étendre la colonisation juive en Cisjordanie occupée. Et les ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, sont allés plus loin, appelant à son annexion.
Alors que le Premier ministre israélien se rendra ensuite à Washington, "les pays arabes et musulmans ont dit clairement au président (Trump, ndlr) les dangers d'une quelconque annexion de la Cisjordanie et les risques que cela poserait non seulement pour une éventuelle paix à Gaza mais aussi pour toute paix durable", a commenté jeudi le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane.
"Nous sommes assez proches d'avoir un accord sur Gaza et peut-être même la paix", a assuré d'autre part le président américain après s'être entretenu avec le chef du gouvernement israélien.
Mercredi, l'émissaire américain Steve Witkoff avait fait état d'un nouveau "plan en 21 points pour la paix au Moyen-Orient et à Gaza".
Donald Trump souhaite "mettre rapidement un terme" au conflit, a déclaré un responsable de la Maison Blanche, ajoutant que les pays présents à la réunion "avaient exprimé leur espoir de travailler" avec Steve Witkoff pour étudier le projet.
A l'occasion d'un sommet organisé lundi par la France et l'Arabie saoudite sur l'avenir de la solution à deux Etats, palestinien et israélien, vivant côte à côte en paix et en sécurité, une dizaine de pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie ont formellement reconnu l'Etat de Palestine.
La grande majorité des Etats membres de l'ONU sont sur cette ligne (au moins 151 sur 193).
Benjamin Netanyahu a fustigé ces reconnaissances, répétant qu'"il n'y aura pas d'Etat palestinien".
Mahmoud Abbas n'a lui non plus pas mâché ses mots contre Israël, appelant la communauté internationale à "soutenir nos efforts pour stopper le génocide et l'occupation".
Après près de deux ans de guerre israélienne à Gaza ravagée, "ce qu'Israël conduit n'est pas une simple agression, c'est un crime de guerre et un crime contre l'humanité (...) qui sera enregistré dans les pages des livres d'histoire et dans la conscience de l'humanité comme l'un des chapitres les plus horribles de la tragédie humanitaire des XXe et XXIe siècles", a-t-il déclaré.
