Longtemps saluée pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, Mme Hassan a ensuite été accusée de réprimer ses détracteurs, notamment à l’approche du scrutin présidentiel.
"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'État, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans son discours "l'unité et la solidarité".
La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire, à Dodoma, la capitale administrative.
Des artistes se sont succédé sur scène, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", comme la surnomment ses partisans, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités, étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.
Un pays sous tension après le scrutin
Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66 % des suffrages. Une victoire qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, dont les deux principaux opposants avaient été soit emprisonnés, soit disqualifiés.
L'opposition a également dénoncé d'importantes irrégularités le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87 %.
Le scrutin a été marqué par des violences : des manifestations anti-régime ont été brutalement réprimées et l'accès à Internet reste coupé depuis mercredi.
Un porte-parole du principal parti d'opposition Chadema, John Kitoka, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un bilan qu’il a porté à 800 morts le lendemain.
Les autorités tanzaniennes nient toute violence. "Il n'y a eu aucun usage excessif de la force", a déclaré le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Mahmoud Thabit Kombo. "Je n'ai pas vu ces 700 morts".
Manifestations et réactions internationales
Les écoles restent fermées ce lundi et les transports publics à l'arrêt, bien que la capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un semblant de calme depuis le week-end.
Dimanche, le pape Léon XIV a assuré prier "pour la Tanzanie" et pour les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".
De son côté, Amnesty international a dénoncé une "vague de terreur" marquée par "des disparitions forcées, des arrestations arbitraires, des actes de torture et (...) des exécutions extrajudiciaires" à l’approche du scrutin.
Chadema a été exclu des élections et avait appelé au boycott du scrutin. Son chef Tundu Lissu, arrêté en avril, est actuellement jugé pour trahison, une charge passible de la peine capitale. Luhaga Mpina, candidat à la présidentielle de l'ACT-Wazalendo, autre parti d'opposition, a, lui, été disqualifié.











