Des agriculteurs bloquent toujours plusieurs routes et autoroutes du sud-ouest de la France, après avoir organisé des réveillons de Noël sur certains des barrages érigés il y a plus de 10 jours pour protester contre la gestion gouvernementale d'une maladie bovine.
A Cestas, au sud de Bordeaux (sud-ouest), le réveillon de Noël "façon auberge espagnole", accompagné d'un marché de producteurs, a attiré 80 à 90 personnes dans la nuit de mercredi à jeudi selon les responsables locaux de la Coordination rurale, syndicat agricole.
"Une messe a été célébrée, et ensuite notre petit réveillon. Tout s'est bien passé", a déclaré à l'AFP Jean-Paul Ayres, porte-parole de ce syndicat dans le département, ajoutant : "C'est Noël mais ça continue encore aujourd'hui (jeudi)".
Ce syndicat a tenu à remercier dans un communiqué les participants à ce "réveillon pas comme les autres", "un moment de chaleur humaine" fait "de solidarité, de partage, de soutien, mais aussi de fatigue (...) après des jours et des nuits à tenir".
Sur un blocage situé dans les Pyrénées-Atlantiques, département frontalier de l'Espagne, la Coordination rurale du département prévoit pour sa part une parade de tracteurs dans Pau, le chef-lieu du département, jeudi soir.
Et sur le barrage de Carbonne, au sud de Toulouse, grande ville du sud-ouest du pays, les "Ultras de l'A64" ont aussi organisé mercredi soir une messe à laquelle ont assisté au moins 300 personnes.
Ils ont également offert aux participants des huîtres ou des dindes et un sanglier cuits à la broche, au milieu de sapins décorés de boules et de guirlandes.
De nombreux habitants des environs, dont le soutien est constant depuis l'installation du campement, le 12 décembre, ont rejoint les agriculteurs.
Depuis le début de l'épidémie dans l'est de la France cet été, l'État tente de contenir la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie qui touche les vaches, en se basant sur "trois piliers" : l'abattage systématique d'un troupeau dès la détection d'un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.
Une gestion fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxième syndicat de la profession) et de la Confédération paysanne (troisième syndicat agricole), qui rejettent cette stratégie d'abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté.
Mardi, 72 vaches ont été abattues après un nouveau cas dans le village pyrénéen de Juzet-d'Izaut, portant le bilan national à 115 foyers depuis juin. Le dernier cas majeur de DNC remontait au 15 décembre.
