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Madagascar tourne la page Rajoelina mais toujours pas de gouvernement en vue
Depuis vendredi, Rajoelina, l’ex-président a perdu sa nationalité malgache et son ami, l’homme d’affaires Ravatomanga, a été arrêté. La composition du nouveau gouvernement devrait être annoncée sous peu.
Madagascar tourne la page Rajoelina mais toujours pas de gouvernement en vue
Le nouveau Premier ministre, Herintsalama Rajaonarivelo, a pris ses fonctions le 22 octobre / AFP
il y a 10 heures

Annoncée pour dimanche 26 octobre au plus tard, la composition du nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo, n’a pas été dévoilée comme prévu. Ce lundi, la Présidence a indiqué dans un communiqué que les consultations se poursuivaient avec les différents acteurs concernés. Ce report dit les difficultés à trouver des ministres qui ne soient pas liés à l’ancien régime.

Dimanche, le nouveau président a reçu la société civile qui  plaide pour une sélection rigoureuse des membres du gouvernement avec deux maîtres-mots, honnêteté et transparence. A l’instar du mouvement des jeunes, la Genz 212, elle appelle à un processus inclusif, impliquant toutes les parties prenantes, avec des espaces de concertation pour chaque secteur. 

Le président joue d’autant plus la prudence que la nomination lundi 20 octobre de Herintsalama Rajaonarivelo au poste de Premier ministre a été très critiquée par les manifestants dont les jeunes qui sont revenus manifester sur la place symbolique du 13 mai, épicentre du mouvement de contestation. La nomination de a été perçue comme une trahison des idéaux portés par la société civile car l’homme est lié au système politique passé. L’homme qui a notamment dirigé l’International Trade Board of Madagascar et le Groupement des entreprises malgaches est également lié au monde économique. 

En RelationTRT Français - Madagascar à l’heure du changement

L’ex-président perd sa nationalité malgache

Si la continuité des institutions semble sur le bon chemin, les remous politiques du changement de président continuent de secouer la Grande Ile. Samedi 25 octobre, Andry Rajoelina qui a demandé la nationalité française en 2014 pour sa famille et lui-même a perdu sa nationalité malgache. Cette décision, fondée sur l’article 42 de l’ordonnance n°60-064 du 22 juillet 1960, stipule qu’un Malgache ayant volontairement acquis une nationalité étrangère perd automatiquement sa citoyenneté malgache.  Celui-ci a demandé la nationalité française en 2014 pour sa famille et lui-même.

Séduits par ces premières mesures prises par les autorités de transition, plusieurs opposants de l'ancien président Andry Rajoelina exilés sont rentrés à Madagascar, comme le colonel Patrick Rakotomamonjy en fuite après sa condamnation à 20 ans d’emprisonnement. Il n’a eu de cesse ces derniers mois de dénoncer la corruption de Mamy Ravatomanga, l’homme d’affaires tout puissant proche de la présidence.

L’homme d’affaires en question a d’ailleurs été arrêté vendredi pour détournement de fonds et blanchiment d’argent à Maurice où il avait fui.  Hospitalisé dans une clinique privée, il est placé sous la surveillance de la police mauricienne. L’enquête fait suite à une plainte déposée par un citoyen malgache résidant à Maurice. L'homme, soupçonné d’avoir détourné 120 millions d'euros, a été interrrogé ainsi que sa femme et leur avoirs ont été gelés. Cette enquête était une demande des manifestants malgaches.


Outre les remous politiques, les nouvelles autorités héritent d’une situation très difficile. La Banque mondiale vient de publier sa note de conjoncture sur la pauvreté macroéconomique ou la Macro Poverty Outlook (MPO). Près des deux tiers de la population malgache vivent dans l’extrême pauvreté en 2025, soit environ 20,5 millions sur 32 millions de personnes. En d’autres termes, 66% de la population de Madagascar vivent en dessous du seuil de pauvreté international de 3 dollars.

SOURCE:TRT français et agences