Le gouvernement britannique persiste à ignorer les appels à une réunion ministérielle pour discuter de la santé et du traitement de six prisonniers liés au groupe interdit Palestine Action, qui sont en grève de la faim, malgré les avertissements de centaines de professionnels de santé britanniques selon lesquels leur vie est en danger immédiat.

Ces prisonniers, tous actuellement en détention provisoire et accusés de délits tels que cambriolage aggravé et dommages matériels, refusent de s'alimenter depuis plusieurs semaines.

Selon leurs soutiens, deux autres ont été hospitalisés, ce qui fait craindre que la grève ne devienne fatale.

Situation critique

Mothin Ali, co-vice-président du Parti vert, a déclaré que la situation était devenue critique.

“Ces prisonniers sont désormais gravement malades. Amu Gib entame son 50e jour de grève de la faim, tandis que Kamran Ahmed en est à son 42e jour. Après une telle période sans nourriture, ils courent un risque très élevé de défaillance d'organes, de lésions neurologiques irréversibles et de décès”, a fait savoir Ali au Guardian.

Il a accusé le gouvernement de ne pas avoir agi, ajoutant que cette situation dramatique aurait pu être évitée si les ministres avaient accepté de rencontrer les représentants des grévistes de la faim et d'écouter leurs préoccupations et leurs revendications.

Les prisonniers réclament leur libération sous caution immédiate, la fin de ce qu'ils qualifient de censure de leurs communications, le droit à un procès équitable, la levée de l'interdiction de Palestine Action et la fermeture d'Elbit Systems au Royaume-Uni.

Elbit, une entreprise de défense israélienne, produit la majeure partie de la flotte de drones et des équipements militaires terrestres d'Israël et exploite plusieurs usines en Grande-Bretagne.

Ali a déclaré que c'était “un terrible constat d'échec de ce gouvernement que ces prisonniers se sentent contraints d'utiliser le seul outil qui leur reste – leur propre corps – pour attirer l'attention sur les injustices et les mauvais traitements qu'ils subissent”.

Un gouvernement impassible

Lors d'une réunion d'information à Downing Street, le porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a indiqué qu'aucune rencontre entre les ministres et les représentants des grévistes de la faim n'était prévue.

Tout en qualifiant la situation de “très préoccupante”, il a affirmé que les grèves de la faim n'étaient “pas un phénomène nouveau dans nos prisons”, soulignant qu'en moyenne, plus de 200 grèves par an avaient eu lieu au cours des cinq dernières années.

Il a précisé que les équipes médicales pénitentiaires dispensaient des soins du NHS et “surveillaient la situation en permanence”, ajoutant que les affirmations selon lesquelles les soins hospitaliers seraient refusés étaient “totalement trompeuses”.

Jeremy Corbyn, l'un des nombreux parlementaires qui réclament une intervention du gouvernement, a exhorté l'inspecteur en chef des prisons, Charlie Taylor, à intervenir face à la pression croissante concernant les conditions de détention.

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