La mobilisation des agriculteurs se poursuit ce samedi, au lendemain d’une journée de discussions entre les syndicats agricoles et le Premier ministre à Matignon.
Dans un courrier adressé vendredi soir aux représentants syndicaux, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la création d’un fonds de soutien de 11 millions d’euros destiné à compenser les “impacts économiques immédiats” de la crise.
Il a également indiqué que la question de l’abattage total des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse des bovins (DNC) serait examinée par un groupe de dialogue scientifique, estimant qu’un abattage limité aux animaux symptomatiques comporterait un “risque majeur de propagation” du virus.
Il a par ailleurs demandé aux préfets de suspendre, sauf “raison impérieuse”, les contrôles de l’État dans les exploitations concernées par la vaccination.
Ces annonces ont été jugées insuffisantes par plusieurs organisations agricoles. La FNSEA a estimé qu’aucun “engagement opérationnel supplémentaire” n’avait été pris, notamment sur les indemnisations, la sécurisation économique des exploitations et le soutien aux céréaliers.
La Coordination rurale et la Confédération paysanne restent opposées à l’abattage total des troupeaux.
Sur le terrain, certains barrages ont été levés, mais d’autres persistent. L’autoroute A64 reste fermée sur de longues portions entre Toulouse et Bayonne, notamment à Carbonne (Haute-Garonne) et à hauteur d’Urt (Pyrénées-Atlantiques).
Des blocages sont également signalés sur l’A75 en Aveyron, avec une opération escargot annoncée, ainsi que sur la RN20 en Ariège, axe menant à la station d’Ax-Trois-Domaines.
En Gironde, le barrage sur l’A63 à Cestas est maintenu, bien qu’une bretelle ait été rouverte pour permettre le passage des vacanciers. À l’inverse, les barrages ont été levés sur l’A89 en Dordogne et partiellement sur l’A20 à hauteur de Brive.
Des actions ponctuelles ont aussi lieu dans d’autres régions. À Alençon (Orne), des agriculteurs ont déversé et incendié des déchets, nécessitant l’intervention des pompiers.
Des mobilisations ont également été signalées à Quimperlé (Finistère) et à Angers (Maine-et-Loire), où une marche blanche a été organisée en soutien aux éleveurs touchés par la DNC.
Le gouvernement appelle à une “trêve de Noël”, une option discutée mais non tranchée par les syndicats, les structures locales restant libres de leurs décisions.
Plusieurs organisations évoquent toutefois une possible reprise plus large des mobilisations début janvier, à l’issue d’un nouveau rendez-vous annoncé avec l’exécutif.















