Trump, qui a pourtant soutenu avec force la guerre génocidaire d’Israël à Gaza, aurait reproché au Premier ministre israélien d’avoir autorisé des frappes contre l’allié américain qu’est le Qatar sans consultation préalable. Doha affirme que les États-Unis avaient été informés de l’opération, qui a fait six morts, seulement au moment où elle était en cours.
Trump aurait exprimé sa colère à plusieurs proches, dont le secrétaire d’État Marco Rubio, avant de déclarer publiquement qu’il n’était “pas satisfait” des attaques et qu’elles “ne servaient ni les objectifs d’Israël ni ceux de l’Amérique”. Il aurait ensuite appelé Netanyahu pour lui demander si l’opération avait réussi et aurait montré sa frustration en apprenant que non.
Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdelrahman al-Thani, a condamné les frappes, appelant la communauté internationale à “cesser d’appliquer des doubles standards et à punir Israël pour tous les crimes qu’il a commis”. Avant la visite de Rubio en Israël, Trump avait exhorté les dirigeants israéliens à agir avec prudence : “Ils doivent faire quelque chose contre le Hamas, mais le Qatar est un grand allié des États-Unis”, avait-il déclaré.
Le soutien américain à Israël
Des analystes soulignent que Netanyahu adopte de plus en plus une approche unilatérale, malgré les inquiétudes de Washington. “Je suis stupéfait, comme beaucoup d’Israéliens. La seule chose qui fonctionne vraiment pour [Netanyahu], c’est le soutien de Trump”, a déclaré Itamar Rabinovich, ancien ambassadeur d’Israël aux États-Unis.
Damian Murphy, ancien haut conseiller au Sénat, estime que Netanyahu semble suivre une stratégie du type “demander pardon plutôt que permission”.
Depuis octobre 2023, l’armée israélienne mène un génocide à Gaza, ayant tué près de 65.000 Palestiniens — en majorité des femmes et des enfants — tout en rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu. Ces chiffres n’incluent pas environ 11.000 personnes portées disparues et présumées ensevelies sous les décombres. Des experts estiment toutefois que le bilan réel pourrait avoisiner les 200.000 morts.
La Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Parallèlement, Israël fait face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice.
Les États-Unis allouent chaque année 3,8 milliards de dollars d’aide militaire à Israël. Depuis octobre 2023, Washington a déjà dépensé plus de 22 milliards pour soutenir la guerre israélienne à Gaza et dans les pays voisins.
L’administration Trump a approuvé cette année environ 12 milliards d’aide militaire supplémentaire, dont une vente récente de 500 millions de dollars de kits de guidage de bombes de précision.
