Par Sadiq S Bhat
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a indiqué que d’intenses travaux en coulisses sont en cours pour élaborer la prochaine phase de l’initiative de paix pour Gaza, soulignant que l’administration Trump tient volontairement les détails confidentiels jusqu’à ce que les conditions soient réunies pour des annonces officielles.
S’adressant aux médias jeudi, Leavitt a évoqué “beaucoup de planifications discrètes en cours” impliquant de hauts responsables de la sécurité nationale, des partenaires régionaux et divers acteurs, mais elle a refusé de donner un calendrier ou des précisions sur le contenu du plan en préparation.
Interrogée pour savoir si le cadre s’appuierait sur le cessez-le-feu existant ou représenterait une nouvelle approche, Leavitt s’est contentée de dire que des annonces seraient faites “en temps voulu” et que l’administration Trump restait déterminée à instaurer la paix à Gaza.
Leavitt n’a fourni aucun détail sur les échéances ou les propositions, mettant l’accent sur la coordination en cours alors que la pression s’intensifie pour obtenir une feuille de route plus claire.

Mercredi, Trump a déclaré qu’une annonce concernant les dirigeants mondiaux qui siégeront au Conseil de paix pour Gaza devrait être faite début de l’année prochaine.
Il a ajouté que de nombreux dirigeants souhaitent siéger à ce conseil, créé dans le cadre d’un plan pour Gaza ayant établi un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
“Les rois, les présidents, les Premiers ministres – ils veulent tous être au Conseil de paix”, a déclaré le président américain.
Une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée le 17 novembre a autorisé la création d’un Conseil de paix et celle d’une Force internationale temporaire de stabilisation (ISF) à Gaza, sous la responsabilité des pays travaillant avec ce conseil.
La résolution, rédigée par les États-Unis, présente le Conseil de paix comme une administration transitoire “qui définira le cadre et coordonnera le financement pour la reconstruction de Gaza”, conformément au plan de paix en 20 points de Trump.
“Frustré par les deux camps”
Leavitt s’est également exprimée sur l’Ukraine, décrivant la vision de Washington du champ de bataille et le soutien que les États-Unis prévoient de maintenir alors que la guerre s’enlise.
Les États-Unis enverront des responsables aux pourparlers qui se tiendront en Europe sur l’Ukraine ce week-end s’il existe une véritable possibilité de signer un accord de paix, a-t-elle ajouté.
L’administration Trump est lasse des multiples réunions qui ne semblent jamais aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine, a déclaré Leavitt aux journalistes.
“Le président est extrêmement frustré par les deux camps de cette guerre, et il en a assez des réunions qui se tiennent simplement pour avoir des réunions”, a-t-elle dit.
Kiev fait face à une pression de la Maison Blanche pour avancer rapidement vers un accord de paix, mais résiste aux plans américains récents.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré jeudi que toute question relative à d’éventuels arrangements territoriaux dans le cadre des négociations en cours devait être décidée exclusivement par le peuple ukrainien.
“Je pense que le peuple ukrainien répondra à cette question – sous la forme d’élections ou d’un référendum – mais il doit y avoir une position du peuple d’Ukraine”, a déclaré Zelensky aux journalistes, selon l’agence RBC-Ukraine.
Ses propos interviennent alors que Kiev poursuit ses discussions avec les États-Unis sur des propositions incluant l’établissement d’une zone “économique libre” ou “démilitarisée” dans certaines parties de la région de Donetsk, où les forces ukrainiennes se retireraient et où les troupes russes seraient interdites d’entrée.
Le dernier développement survient alors que Trump s’est entretenu par téléphone avec les dirigeants de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni au sujet des perspectives de pourparlers en Europe ce week-end.
“Il veut des actions pour que cette guerre prenne fin, et l’administration a passé plus de 30 heures, rien que ces dernières semaines, à rencontrer les Russes, les Ukrainiens et les Européens. Nous verrons pour les réunions de ce week-end, restez attentifs”, a déclaré Leavitt lors du briefing.

Crise vénézuélienne
Concernant la crise au Venezuela, la porte-parole a confirmé l’intention de l’administration Trump a de saisir le pétrole d’un pétrolier intercepté au large des côtes vénézuéliennes.
Leavitt a défendu l’action américaine, affirmant que le navire était un “bâtiment fantôme sous sanctions”, “connu pour transporter du pétrole sanctionné du marché noir” à destination des Gardiens de la révolution iraniens (IRGC).
“Le président est déterminé à stopper le flux illégal de drogues dans notre pays. Il est également pleinement engagé à mettre en œuvre la politique de sanctions de cette administration. C’est ce que vous avez vu, et ce que le monde a vu hier”, a-t-elle déclaré.


















