POLITIQUE
3 min de lecture
Des membres du Conseil de sécurité de l’ONU condamnent la reconnaissance du Somaliland par Israël
Les États-Unis ont été le seul membre du Conseil à ne pas condamner officiellement la reconnaissance par Israël de cette région séparatiste de la Somalie.
Des membres du Conseil de sécurité de l’ONU condamnent la reconnaissance du Somaliland par Israël
Les États-Unis s'abstiennent de condamner la reconnaissance israélienne du Somaliland / AFP
il y a 8 heures

La Somalie a déclaré lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) que la reconnaissance du Somaliland par Israël s’inscrivait dans un plan visant à contraindre les Palestiniens à se relocaliser. La majorité des membres du Conseil de sécurité ont vivement critiqué cette décision, estimant qu’elle pourrait également avoir de graves conséquences pour les Palestiniens de Gaza.

Les États-Unis ont été le seul membre du Conseil, composé de 15 pays, à ne pas condamner officiellement la reconnaissance par Israël de cette région séparatiste de la Somalie, lors de la réunion d’urgence tenue lundi à New York. Washington a toutefois précisé que sa position sur le Somaliland demeurait inchangée.

S’exprimant devant le Conseil, l’ambassadeur de la Somalie auprès de l’ONU, Abou Bakr Dahir Osman, a exhorté les membres à rejeter fermement ce qu’il a qualifié “d’acte d’agression” de la part d’Israël. Selon lui, cette décision menace non seulement de fragmenter la Somalie, mais aussi de déstabiliser l’ensemble de la Corne de l’Afrique et la région de la mer Rouge.

Osman a notamment affirmé que la Somalie craignait que cette reconnaissance ne vise à faciliter les projets d’Israël consistant à “relocaliser de force la population palestinienne de Gaza vers le nord-ouest de la Somalie”.

“Ce mépris total du droit et de la morale doit être stoppé immédiatement”, a-t-il fustigé.

La réunion d’urgence a été convoquée après qu’Israël est devenu, la semaine dernière, le premier et seul pays à reconnaître la République autoproclamée du Somaliland comme État indépendant et souverain.

Les États-Unis ont défendu l’action israélienne sans toutefois aller jusqu’à suivre son exemple.

Tammy Bruce, représentante adjointe des États-Unis auprès de l’ONU, a déclaré devant le Conseil qu’”Israël a le même droit que tout autre État souverain d’établir des relations diplomatiques”. Elle a toutefois ajouté que les États-Unis n’avaient “aucune annonce à faire concernant une reconnaissance américaine du Somaliland” et qu’”il n’y avait aucun changement dans la politique américaine”.

En RelationTRT Français - Des pays arabes condamnent la reconnaissance par Israël de la région du Somaliland

Comparaison avec la reconnaissance de la Palestine

En plus de défendre la décision israélienne, la diplomate américaine a comparé la reconnaissance du Somaliland à celle de la Palestine, reconnue par plus de 150 États membres de l’ONU.

Plusieurs pays, y compris des membres de ce Conseil, ont reconnu unilatéralement un État palestinien inexistant, sans qu’aucune réunion d’urgence ne soit convoquée”, a-t-elle dit, dénonçant ce qu’elle a qualifié de “deux poids, deux mesures” du Conseil de sécurité.

De son côté, l’ambassadeur adjoint d’Israël auprès de l’ONU, Jonathan Miller, a assuré que la décision de son pays “ne constituait pas un acte hostile envers la Somalie et n’excluait pas un dialogue futur entre les parties”. Samuel Žbogar a répliqué que “le Somaliland, en revanche, fait partie d’un État membre de l’ONU, et le reconnaître va à l’encontre de la Charte des Nations unies”.

La République autoproclamée du Somaliland a fait sécession de la Somalie en 1991, à la suite d’une guerre civile sous le régime du dirigeant militaire Siad Barre.

En RelationTRT Français - Le président somalien: la reconnaissance du Somaliland par Israël est “une menace” pour la stabilité

 

 

SOURCE:TRT français et agences