Le colonel Michaël Randrianirina, "président de la Refondation" de cette île particulièrement pauvre de l'océan Indien, a composé une équipe de 28 ministres, après avoir "rencontré des leaders et décideurs du pays", a-t-il expliqué ce mardi même.
"Les principaux objectifs de ma mission qui va durer deux ans au plus, c'est de chercher des solutions concrètes pour la population dans l'énergie, la sécurité, la santé, le pouvoir d'achat, le tourisme, l'agriculture et la vanille ainsi que de lutter contre la corruption", a-t-il affiché dans un discours depuis le palais présidentiel d'Iavoloha.
Parmi les personnalités nommées, cette dernière tâche doit revenir en grande partie à Fanirisoa Ernaivo, juriste et ex-magistrate tout juste de retour d'exil en France, qui a été nommée ministre de la Justice.

"Nous poursuivrons les auteurs de corruption, nous allons récupérer les biens de ces personnes acquis grâce à la corruption", a assuré le président Michaël Randrianirina, dont le reste du casting contient de nombreux noms du sérail politique malgache.
Des figures connues
Par exemple, aux Affaires étrangères, la nouvelle ministre Christine Razanamahasoa a été garde des Sceaux d'Andry Rajoelina entre 2009 et 2013 quand il était président de transition. Elle fut ensuite présidente de l'Assemblée nationale, brièvement en 2014 puis de 2019 à 2024 jusqu'à une brouille avec le président déchu et son exclusion de son parti.
Quant à l'influent général de gendarmerie René Lylison, actuel gouverneur de la région de Sofia dans le nord de l'île, il a hérité du ministère de l'Aménagement du territoire et des services fonciers. Cet ancien bras droit d'Andry Rajoelina du temps de sa présidence de transition (2009-2014), tombé depuis en disgrâce, s'était illustré lors de la répression féroce de bandits voleurs de bétail (dahalo).
Michaël Randrianirina a donné deux mois à ses ministres pour obtenir des résultats : "S'il n'y en a pas, on considérera que cette personne ne fait pas l'affaire". "Vous êtes là pour servir les Malgaches, a-t-il insisté, pour répondre à leurs besoins, ne les trahissez pas en faisant ce que vos prédécesseurs ont fait".
La Gen Z, ce collectif de jeunes qui a lancé les manifestations en septembre pour dénoncer les coupures d’eau et d'électricité puis qui a demandé le départ du président Andry Rajoelina, exigeait le “non-recyclage” des anciennes élites mais plutôt l’apparition de nouvelles figures. Le collectif avait même proposé de participer aux nouvelles institutions. Il risque de ne pas accueillir ces nominations avec enthousiasme.














