"Conformément à la doctrine de l’ambiguïté stratégique, je peux vous dire que rien n’est exclu", a déclaré le chef de l’État Emmanuel Macron, dans une interview accordée au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, publiée jeudi après-midi.
Le 24 septembre dernier, Emmanuel Macron avait déjà exhorté les pays de l’OTAN à intensifier leur réponse en cas de "nouvelles provocations" de la Russie, après plusieurs incidents en Pologne, en Roumanie et en Estonie. Toutefois, il avait précisé : "Nous ne déclencherons pas de conflit armé", une position qui contredit quelque peu les déclarations plus fermes du président américain Donald Trump sur ce point.
La Russie, “menace structurelle” pour l’Europe
Dans cet entretien, Macron a aussi évoqué la menace russe, qu’il considère comme "la plus grande menace structurelle" pour l’Europe, aux côtés du terrorisme. Il a reconnu que ce danger avait été "sous-estimé" par le passé.
Selon lui, la Russie met en péril la sécurité collective en intervenant dans les élections européennes, en lançant des cyberattaques, en assassinant des opposants et en instrumentalisant les flux migratoires comme levier de pression. Il a également dénoncé la guerre de l’information menée par le Kremlin.
Concernant la dissuasion nucléaire française, Emmanuel Macron a précisé qu’il prononcera début 2026 un discours sur la doctrine nucléaire française, actuellement en cours d’actualisation. Il a également exprimé sa volonté de renforcer le dialogue stratégique avec les pays européens qui le souhaitent.
La France, avec le Royaume-Uni, demeure l’un des deux seuls pays européens à posséder l’arme nucléaire. La question d’étendre cette dissuasion à d’autres pays européens a été fréquemment évoquée ces derniers mois, notamment face à la crainte qu’ils ne puissent plus compter à l’avenir sur le parapluie nucléaire américain. Le chef de file de la CDU allemande, Friedrich Merz, a notamment appelé à un débat sur cette éventuelle évolution.