“Trahison”, “reniement”, les différents syndicats agricoles ont tous réagi aux propos du président français Emmanuel Macron qui s'est dit jeudi, depuis le Brésil, "plutôt positif" sur la possibilité d'accepter l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, tout en promettant de rester “vigilant”.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, lui répond dans un communiqué sévère ce vendredi. “Depuis des mois, le Président de la République affirmait au monde agricole sa ferme opposition à l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Aujourd’hui, depuis Belém, en marge de la COP 30, il se dit “plutôt positif” à l’idée de l’accepter. C’est un reniement total.”
Le principal syndicat agricole n’apprécie pas du tout la position du gouvernement français qui avait pourtant au départ milité pour le rejet de l’accord.
Paris a obtenu des clauses miroirs qui permettent de stopper des importations d’Amérique du sud si elles mettent en difficulté un secteur.
Colère de tous les syndicats agricoles français
Ces clauses-miroirs n’ont pas convaincu les agriculteurs: “le Président de la République signe sa rupture avec l’agriculture française. Nous ne laisserons pas brader notre modèle, nos emplois ni notre souveraineté. Nous appelons les eurodéputés français à faire bloc pour s’opposer à cet accord inacceptable et à défendre nos producteurs”, a lancé le président de la FNSEA.
La Fédération Nationale Bovine (FNB) indique que les propos du président sont “une trahison aux promesses faites aux éleveurs.”
La Confédération paysanne était jeudi à Paris, place des Invalides, dans le cadre d’un Toxic tour, une sorte de caravane qui sillonne l’Europe pour alerter sur les dangers de ce contrat de libre-échange. Dans une vidéo publiée sur X, le secrétaire national, Bastien Moysan dénonce l’internationalisation de notre chaîne alimentaire, des produits traités avec des pesticides interdits dans l’UE vont se retrouver sur les étals des Européens.
La ratification en cours au sein de l’UE
La Coordination rurale, autre syndicat agricole, exprime également sa colère après les propos du président français. Pour l’organisation qui réclame “l’exception agriculturelle”, “Emmanuel Macron sacrifie l’agriculture française sur l’autel du Mercosur pour faire plaisir au président brésilien.”
Selon ce principe, l'agriculture, activité économique vitale devrait être exclue du libre-échange.
La Commission européenne a lancé la ratification de l’accord de libre-échange en septembre. Défendu par des pays comme l’Allemagne, il doit être accepté par les 27 pays membres.
