L’affaire des poupées sexuelles au visage et corps d’enfant est une tache dans la réputation du géant chinois. Cette affaire qui a éclaté lundi met la marque sous pression et perturbe clairement l’ouverture du premier magasin de la plateforme numérique.
L’ouverture est prévue ce mercredi à 13h, au 6e étage du BHV, mais des forces de police étaient présentes dès mardi soir autour du magasin, la préfecture de police suivant l'événement avec une "attention toute particulière".
Cette plateforme est déjà la cible de nombreuses accusations. Créée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, Shein est devenue le bateau amiral de la “fast-fashion”, cette mode bon marché aux références éphémères.
Shein produit un million de vêtements par jour, des articles qui sont utilisés en moyenne 6 à 7 fois, pas plus, tant la qualité n’est pas au rendez-vous. Elle ajoute 5 000 nouvelles références sur son site chaque jour.
En France, Shein c’est 25 millions de consommateurs et la marque compte bien augmenter sa présence en Europe avec ce nouveau type de partenariat.
Vers une “normalisation” de Shein ?
La Société des Grands Magasins (SGM), qui contrôle le BHV Marais et gère cinq établissements estampillés Galeries Lafayette sous forme de franchise n’est pas revenue sur son partenariat avec la marque chinoise.
Le groupe ne paie plus ses fournisseurs depuis des mois et accumule les retards de paiement. La grogne était donc déjà importante avant l’arrivée de Shein.
Plusieurs marques présentes au BHV ont décidé de ne pas être associées à l’aventure. La marque Agnès B., l'icône de la mode parisienne chic et cool a annoncé ce mercredi son départ. "C'est contraire à l'éthique de la maison", a dénoncé sa créatrice qui retire son stand du rayon homme du BHV. Plusieurs enseignes avaient déjà annoncé leur départ comme Odaje, Figaret et APC.
Des produits non-conformes aux normes européennes
Pire encore, les sept magasins Galeries Lafayette situés en région qui sont gérés par le groupe SGM vont devoir changer de nom.
Les Galeries Lafayette sont opposées à l’installation de Shein dans des magasins portant leur nom, ils ont rompu mardi leur partenariat avec SGM. Il s’agit des magasins situés à Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims.
Visé par une proposition de loi contre l’essor de la mode jetable ultra-éphémère, Shein a déjà écope en France de trois amendes cette année, d’un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies en ligne, fausses promotions, informations trompeuses, et pour ne pas avoir déclaré la présence de microfibres plastiques dans ses produits.
Le groupe est devenu une sorte de symbole à abattre à tel point qu’Olivia Grégoire, députée EPR de Paris et ancienne ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation a demandé l’interdiction de Shein en France.
