"Le président de l'université de Strasbourg, Michel Deneken, a interdit une conférence que je devais assurer le jeudi 28 novembre, organisée par le comité Palestine Unistras et Solidaires Étudiants, et ce, sans aucune justification", a annoncé sur X l'élue, qui a l'intention de contester cette décision, comme cela a été le cas à Paris.
Selon Rima Hassan, les étudiants ont été informés par mail d'un “avis défavorable émis concernant l'organisation" de la conférence.
"Il y a un risque de trouble à l'ordre public", s’est défendue l'Université de Strasbourg.
Un motif récurrent d’interdictions
L'Institut d'études politiques (IEP) de Paris avait également interdit une conférence programmée vendredi 22 novembre de l'eurodéputée.
Le directeur de Sciences Po, Luis Vassy, vient "d'interdire la conférence que je devais assurer vendredi 22 novembre. Motif avancé: risques de troubles à l'ordre public", avait précisé mardi sur X Rima Hassan, selon Le Figaro.
La juriste de 32 ans a fustigé une "censure des voix qui dénoncent le génocide en cours" à Gaza, précisant qu'elle allait déposer un référé-liberté, une procédure permettant un examen judiciaire en urgence.
En avril, l'Université de Lille (nord) avait interdit une conférence sur la situation à Gaza que devait donner Rima Hassan avec le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon.
Le mois suivant, l'Université Paris-Dauphine avait annulé une conférence similaire de Rima Hassan, une annulation qui avait finalement été interdite par la justice.
Une autre conférence de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, prévue lundi soir en banlieue lyonnaise (centre-est de la France), a également été interdite par les services de l'État, pour des raisons similaires.
Selon l'arrêté préfectoral, la conférence devait se dérouler dans "un contexte géopolitique particulièrement tendu", et il existait un risque que "des propos antisémites, ou plus généralement attisant sciemment et explicitement la haine" puissent y être tenus.