Des Palestiniens cherchent des victimes sur le site de frappes israéliennes sur des maisons du camp de réfugiés de Magazi. / Photo: Reuters (Reuters)

Israël a bombardé Gaza avec des frappes "significatives", faisant fi des appels au cessez-le-feu lancés par les agences humanitaires de l'ONU qui ont condamné l'augmentation du nombre de victimes civiles dans ce conflit qui dure depuis un mois.

"Des frappes significatives sont maintenant en cours" dans la bande de Gaza, où internet et les lignes téléphoniques ont été coupés peu auparavant, et "elles se poursuivront cette nuit et dans les jours à venir", a déclaré dimanche soir le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

Le gouvernement du Hamas a affirmé qu'Israël menait "d'intenses bombardements" autour de plusieurs hôpitaux, dont l'hôpital al-Chifa, le plus grand de Gaza.

Les troupes israéliennes ont engagé des combats maison par maison dans la bande de Gaza, densément peuplée, où la guerre a poussé 1,5 million de personnes à fuir vers d'autres parties de l’enclave, à la recherche désespérée d'un abri.

Selon Daniel Hagari, les troupes opérant dans l’enclave l'ont coupé en deux : "Gaza sud et Gaza nord". "Nous permettons encore un passage pour les civils du nord de Gaza et de la ville de Gaza vers le sud", a-t-il ajouté alors que 300.000 à 400.000 personnes se trouveraient encore dans le nord du territoire.

Le monde arabe condamne les propos sur une possible attaque nucléaire à Gaza

Le monde arabe a condamné les remarques d'un ministre israélien sur l'utilisation d'une "bombe nucléaire" sur Gaza. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné ces propos, déclarant qu'ils "reflètent l'extrémisme et les discours de haine, l'incitation à la violence, le terrorisme organisé et le crime de génocide commis quotidiennement par l'occupation israélienne à l'encontre du peuple palestinien...".

Ces propos témoignent de "l'ampleur de la déviation et de l'extrémisme", a déclaré le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abu Zeid, le 10 décembre.

Pour sa part, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a déclaré sur la plateforme X que "l'occupation israélienne et son agression contre le peuple palestinien ont atteint un stade dangereux et son arrogance a atteint un degré de brutalité sans précédent dans l'histoire de l'humanité".

Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a déclaré que ces propos "constituent une violation du droit international et une incitation à commettre de graves violations du droit international humanitaire et des crimes de guerre". Elles "soulèvent également de graves inquiétudes quant à l'existence d'une intention de commettre le crime de génocide".

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a accusé Israël d'avoir "perdu son humanité" dans sa guerre contre Gaza, affirmant que ce que demande M. Eliyahu, c'est "d'effacer Gaza de la surface de la Terre et de tuer 2,4 millions de personnes".

Internet coupé

Israël ordonne depuis la mi-octobre aux civils d'évacuer le nord de l’enclave vers le sud.

"La situation est très difficile. Il n'y a pas de pain, pas d'eau, rien, même pas d'eau salée. On a vu des cadavres (sur la route), les enfants avaient très peur", a raconté Zakaria Akel qui fuyait avec sa famille vers le sud de la bande de Gaza.

Israël a affirmé avoir frappé 2.500 cibles à Gaza depuis le 27 octobre. Les lignes téléphoniques et d'internet y ont été coupées, pour la troisième fois, selon l'opérateur palestinien Paltel.

Au moins 30 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l'opération terrestre, d'après l'armée. Israël a annoncé avoir achevé d'encercler la ville de Gaza, dans le nord, afin d'y détruire le "centre" du Hamas.

Pas d'évacuations

En près d'un mois, les bombardements israéliens ont provoqué d'immenses destructions à Gaza et entraîné selon l'ONU le déplacement de 1,5 million de personnes dans le territoire qui était auparavant déjà sous blocus israélien depuis 2007.

Dans le sud, près de la frontière avec l'Égypte, sont massées des centaines de milliers de personnes.

Cette frontière s'est ouverte partiellement le 21 octobre pour laisser transiter des convois humanitaires via le point de passage de Rafah. Au total, 451 camions avaient traversé la frontière samedi, selon l'ONU, qui réclame une aide plus importante.

Plusieurs centaines d'étrangers, de binationaux et de blessés (1.100 selon l'ONU) ont également pu quitter Gaza via ce passage vers l'Égypte ces derniers jours. Mes ces évacuations ont été suspendues par le Hamas, arguant du refus d'Israël de laisser partir des blessés palestiniens.

À la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le mouvement Hezbollah notamment, un allié du Hamas.

Dimanche, quatre membres de la famille d'un journaliste libanais à bord d'une voiture, dont trois enfants, ont été tués dans une frappe israélienne dans le sud du Liban, selon un média d'État libanais.

Depuis le 7 octobre, 81 personnes ont péri du côté libanais, selon un décompte de l'AFP,. Six soldats et deux civils ont été tués du côté israélien.

TRT Français et agences