Erdogan lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue Ilham Aliyev./ Photo: AA (AA)

M. Erdogan s’exprimait dans une conférence de presse conjointe dans l'enclave autonome du Nakhitchevan, en Azerbaïdjan, avec son homologue Ilham Aliyev à la fin d’entretiens en tête-à-tête autour des relations bilatérales, ainsi que des questions régionales et mondiales, en particulier des récents développements au Karabakh.

"C'est un motif de fierté pour nous de voir les opérations antiterroristes de l'Azerbaïdjan accomplies avec succès en un temps court et dans le respect des droits des civils", s’est félicité le président turc à qui Aliyev avait réservé plus tôt dans la journée une cérémonie d’accueil officiel.

Après avoir félicité “l'armée azerbaïdjanaise, victorieuse, pour son exploit historique et son comportement humanitaire à l'égard des civils”, Erdogan a appelé l'Arménie à prendre des mesures sincères en faveur de la stabilité dans la région.

“L'Azerbaïdjan et la Turquie veulent la paix et la stabilité dans la région, pas la guerre” a rappelé de son côté Aliyev, saluant la déclaration "juste et fondée sur le droit international" en soutien aux intérêts de Bakou, faite par le président Erdogan à l'Assemblée générale des Nations unies .

"Nous avons soutenu le processus de négociation entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie depuis le début. Cependant, nous constatons que l'Arménie n'a pas pleinement saisi cette opportunité historique", avait relevé M. Erdogan dans son discours lors de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York la semaine dernière.

L'Azerbaïdjan a lancé des activités anti-terroristes dans la région la semaine dernière, à la suite des provocations des forces arméniennes au Karabakh, afin de faire respecter un accord de paix trilatéral conclu en 2020 avec la Russie et l'Arménie. Au bout de 24 heures, un cessez-le-feu a été conclu dans la région.

Les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie sont tendues depuis 1991, date à laquelle l'armée arménienne a occupé le Haut-Karabakh, territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, et sept régions adjacentes.

À l'automne 2020, l'Azerbaïdjan a libéré plusieurs villes, villages et localités de l'occupation arménienne au cours de 44 jours d'affrontements. La guerre s'est terminée en novembre par un cessez-le-feu négocié par la Russie.

Toutefois, les tensions entre les deux nations persistent malgré les pourparlers en cours pour conclure un accord de paix à long terme.

Aliyev et le premier ministre arménien Nikol Pashinyan doivent se rencontrer le 5 octobre dans la ville espagnole de Grenade pour discuter de la signature d'un traité de paix entre les deux pays.

La Turquie a été le premier État à reconnaître l'Azerbaïdjan, qui a déclaré son indépendance en 1991. Les deux pays entretiennent des relations multiformes et stratégiques.

Gazoduc Igdir-Nakhchivan

Les deux dirigeants ont assisté à la cérémonie de pose de la première pierre du gazoduc Igdir-Nakhchivan et inaugureront également le complexe militaire modernisé de Nakhchivan. “Le gazoduc Igdir-Nakhchivan renforcera notre partenariat énergétique avec l'Azerbaïdjan et contribuera à la sécurité de l'approvisionnement énergétique de l'Europe” a déclaré Erdogan lors de la cérémonie.

Ankara et Bakou ont convenu en 2020, dans un protocole d'accord, de fournir du gaz naturel de la Turquie à la République autonome du Nakhitchevan, en Azerbaïdjan.

Le nouveau gazoduc de 85 kilomètres s'étendra de la province orientale d'Igdir à Sederek, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, avec une capacité annuelle de 500 millions de mètres cubes et une capacité journalière de 1,5 million de mètres cubes.

TRT Français et agences