Le service police-justice et la Société des journalistes (SDJ) dénoncent une décision “incompréhensible” et assimilée à une “censure”.
L’entretien, prévu mercredi 10 décembre, avait été validé à toutes les étapes habituelles : accord de la hiérarchie, acceptation du PNF, inscription dans le planning éditorial et présentation en conférence de prévision.

Bohnert devait revenir sur plusieurs dossiers sensibles, dont l’affaire libyenne ayant conduit à la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, ou encore le voyage d’Anne Hidalgo en Polynésie.
Selon un communiqué interne de journalistes du service police-justice, aucun veto n’avait été exprimé jusqu’à la veille de la réalisation de l’interview.
Or, mardi soir, Nicolas Charbonneau a finalement décidé d’annuler le sujet, invoquant “l’absence d’exclusivité”, alors que Jean-François Bohnert s’était récemment exprimé dans Le Monde et sur France Info.
Les journalistes concernés rappellent qu’il est fréquent de publier des entretiens non exclusifs, notamment avec des responsables judiciaires, et soulignent qu’il s’agit d’un “précédent” concernant un magistrat du ministère public, “représentant les intérêts de la société”. Ils s’interrogent donc sur les motivations réelles de cette décision.
La SDJ du Parisien soutient le service police-justice et pointe une “exposition très déséquilibrée” accordée ces derniers mois au procès et à la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne.
L’ancien président bénéficie, le même jour, d’une pleine page consacrée à son livre, jugée peu critique par une partie de la rédaction.
La SDJ déplore plus largement “une dérive vers une direction autoritaire de la ligne éditoriale, sans concertation et sans possibilité de contradiction”.













