La situation à Gaza s'est temporairement améliorée à la suite du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre israélienne contre l'enclave assiégée, mais la situation générale demeure critique, selon les nouvelles conclusions publiées vendredi par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
L'IPC est une coalition d'observateurs mandatée par les Nations unies pour alerter sur les crises imminentes en matière de sécurité alimentaire.
Entre le 16 octobre et le 30 novembre 2025, environ 1,6 million de personnes, soit 77 % de la population analysée, ont connu une grave insécurité alimentaire aiguë, classée en phase 3 (crise) ou pire, selon l'IPC..
Parmi ces personnes, plus d'un demi-million se trouvaient en situation d'urgence (phase 4 de l'IPC) et plus de 100 000 étaient confrontées à une catastrophe (phase 5 de l'IPC), le niveau le plus élevé.
Bien que les récents développements, dans le contexte d'un cessez-le-feu fragile, notamment un plan de paix proposé et une amélioration des approvisionnements alimentaires, aient contribué à atténuer les situations les plus extrêmes, l'IPC a averti que les perspectives restaient sombres.
Toujours un niveau d’insécurité alimentaire élevé
Entre le décembre 2025 et le 15 avril 2026, environ 1,6 million de personnes devraient encore être confrontées à des niveaux d'insécurité alimentaire "crise ou pire". Cela inclut environ 571 000 personnes en situation d’urgence et environ 1 900 personnes en situation de catastrophe, ce qui reflète une réduction des cas les plus extrêmes, mais pas un retour à la stabilité.
"Dans le pire des scénarios, qui inclurait une reprise des hostilités et un arrêt des flux humanitaires et commerciaux, l’ensemble de Gaza est menacé de famine jusqu’à la mi-avril 2026", a averti l’IPC.
La situation nutritionnelle s’est également légèrement améliorée par rapport aux analyses précédentes, mais elle demeure alarmante.
Près de 101 000 enfants âgés de six à 59 mois devraient souffrir de malnutrition aiguë à Gaza jusqu’à la mi-octobre 2026, dont plus de 31 000 cas graves.
Au cours de la même période, on estime que 37 000 femmes enceintes ou allaitantes souffriront également de malnutrition aiguë et nécessiteront un traitement.
L’IPC a souligné que l’accès humanitaire durable et la stabilité étaient essentiels pour prévenir une nouvelle dégradation de la situation et de nouvelles pertes de vies humaines.
