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France: liste non-exhaustive des actes islamophobes en 2025, une recrudescence inquiétante
De l’assassinat d’Aboubakar Cissé au meurtre d’Hichem Miraoui, des agressions de femmes voilées aux incendies de mosquées, des déclarations de Retailleau au rapport LR sur les musulmans, une multitude de faits islamophobes ont marqué l’année 2025.
France: liste non-exhaustive des actes islamophobes en 2025, une recrudescence inquiétante
Une multitude de faits islamophobes ont marqué l’année 2025 en France. / TRT Français
il y a 5 heures

En 2025, plusieurs incidents anti-musulmans significatifs ont marqué l’actualité en France, illustrant une augmentation inquiétante de l’islamophobie générale dans l’Hexagone. 

Selon les données officielles du ministère de l’Intérieur, 79 actes antimusulmans avaient déjà été recensés entre janvier et mars 2025, soit une augmentation d’environ 72 % sur le territoire national par rapport à la même période en 2024. 

Ces chiffres du premier trimestre donnaient d’emblée le ton sur la recrudescence inquiétante des actes islamophobes qui allait suivre dans la France de 2025.

Grenade devant une mosquée

Fin janvier, une grenade a été découverte devant la mosquée de Saint-Omer, petite commune française située dans le département septentrional du Pas-de-Calais, où une tête de cochon avait déjà été déposée en mars 2024.

Dans l’est de la France, l’Union des affaires culturelles turco-islamiques de Strasbourg (DITIB), a indiqué dans un communiqué qu’’’une grenade d'entraînement a été déposée devant la porte de notre mosquée DITIB Saint-Omer par des personnes non identifiées le mardi 21 janvier 2025’’.  

Le conseil d’administration de la DITIB de Strasbourg a fermement condamné un acte “odieux’’ contre la mosquée, et indiqué que les autorités sont intervenues pour prendre les précautions nécessaires et neutraliser l’engin.  

Une enquête avait également été ouverte et le maire de Saint-Omer, François Decoster, a assuré que tous les moyens seraient mis en œuvre pour aider la police, y compris l'utilisation des images de vidéosurveillance.

En RelationTRT Français - Islamophobie: une grenade déposée devant une mosquée en France

Deux mosquées ciblées en deux jours

Fin février, deux mosquées ont été visées par des actes islamophobes en France, en l’espace de deux jours. La mosquée de Jargeau (Nord) a été entièrement détruite par un incendie, tandis que celle de Maurepas à Rennes (ouest) a été vandalisée à deux reprises. 

Un enquête a été menée après la destruction de la mosquée DITIB qualifiée par le parquet d’Orléans de “destruction par moyen dangereux pour les personnes”.

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a rappelé que cette mosquée avait déjà été la cible d’inscriptions racistes et de menaces en 2023.

À Rennes, la mosquée du quartier Maurepas a été la cible de deux attaques en deux jours.  Le 25 février au matin, les fidèles ont découvert que le portail d’entrée avait été enchaîné pour les empêcher d’accéder au lieu de prière.  

Le lendemain, un nouvel acte de vandalisme a été constaté : la porte d’entrée des femmes a été fracturée et les dons de la mosquée, destinés à couvrir ses charges, ont été dérobés.

“C’est un message pour nous dire qu’il faut partir d’ici, surtout que le Ramadan commence samedi. Ça fait peur”, avait déclaré Bouazza Talibi, président de l’association Espoir-Amal qui gère la mosquée.  

Ces attaques ont en outre ravivé le traumatisme des agressions passées, notamment l’incendie volontaire qui avait touché la même mosquée de Maurepas en juin 2022.

En RelationTRT Français - Islamophobie en France: deux mosquées ciblées en l’espace de deux jours

“À bas le voile”

Le 26 mars 2025, lors d’un meeting politique intitulé “Pour la République, la France contre l’islamisme” à Paris, organisé par le collectif Agir Ensemble avec la présence de plusieurs responsables politiques, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, avait prononcé une phrase très controversée : “Vive le sport, et donc, à bas le voile, bien sûr”.

Des élus de gauche ont immédiatement dénoncé ces propos graves, estimant qu'ils pouvaient être interprétés comme une incitation à la haine ou à la stigmatisation des femmes musulmanes qui portent le foulard.

Un député LFI du Rhône avait saisi le procureur général pour que ces propos soient examinés avec l’idée qu’ils pouvaient “entretenir la suspicion permanente envers des citoyens de confession musulmane”.

Des personnalités politiques comme Ségolène Royal ont aussi critiqué cette focalisation sur le voile, estimant que réduire le débat public à cette question était “insupportable” et nuisait à la cohésion sociale.

Des organisations de lutte contre l’islamophobie, comme le CCIE, ont qualifié ces propos d’inacceptables, jugeant qu’ils attisent un climat de rejet à l’égard des femmes voilées.

Dans un entretien à TRT Français, le politologue français Olivier Le Cour Grandmaison, affirme que cette fixation sur le voile a des racines historiques remontant à la guerre d’Algérie.

​​”Cette fixation sur le voile n'est pas une fixation récente. En pleine guerre d'Algérie, Mme Massu procède à des cérémonies visant à dévoiler les femmes algériennes parce que c'est pensé, ce dévoilement, comme l'expression de l'avènement de la civilisation, l'avènement des valeurs républicaines.” 

Le politologue français estime qu’il ne s’agit pas d’un phénomène fortuit. Selon lui, cette focalisation vise à la fois à “stigmatiser la religion musulmane” et, plus spécifiquement, à s’en prendre aux femmes. 

Celles-ci sont perçues comme particulièrement soumises à cette religion par des discours qui reposent sur la conviction que l’islam serait, par nature, hostile à l’émancipation féminine.

Pour Olivier Le Cour Grandmaison, il est légitime de qualifier de “racisme d’État” des situations dans lesquelles des politiques publiques produisent des discriminations à l’encontre de personnes ou de groupes définis à partir de critères ethnoraciaux, religieux — réels ou supposés — ou de la combinaison des deux. 

En ce qui concerne les personnes identifiées comme musulmanes en France, ces politiques reposeraient le plus souvent, de manière implicite ou explicite, sur une double assignation, à la fois “ethnoraciale et religieuse”. 

Cette logique contribue selon lui, à la réactivation récurrente de représentations de l’islam comme une religion intrinsèquement “guerrière et violente”. 

Elle s’accompagnerait aujourd’hui de la montée en puissance d’arguments déjà présents sous la Troisième République mais alors secondaires, en particulier l’idée selon laquelle l’islam serait, par essence, hostile à l’émancipation des femmes.

En RelationTRT Français - "À bas le voile !" : quand la politique de Retailleau porte ses fruits

Assassinat d’Aboubakar Cissé à La Grand-Combe

Le 25 avril 2025, un des incidents les plus graves a eu lieu dans la mosquée Khadidja à La Grand-Combe, dans le Gard. Aboubakar Cissé, 22 ans, a été poignardé de 57 coups alors qu’il effectuait des tâches à l’intérieur du lieu de culte.

L’assaillant, qui a filmé l’attaque, proférait des insultes à caractère islamophobe durant l’acte. 

Les autorités ont rapidement qualifié cet événement de crime motivé par la haine antimusulmane. 

L’auteur présumé, qui s’était enfui, s’est rendu aux autorités italiennes quelques jours après les faits.

En RelationTRT Français - Aboubakar Cissé, victime de l’islamophobie

Agression à Lyon

Début mai, une étudiante de 21 ans a été violemment agressée par une inconnue qui lui a arraché son voile avant de la projeter au sol à Lyon. 

La jeune femme a témoigné auprès de BFM Lyon avoir été attaquée par une inconnue alors qu’elle patientait sur le quai d’un tramway à proximité de la gare Part-Dieu, à Lyon.     

"Elle a arraché [mon] voile et m’a poussée par terre", a relaté la victime, encore sous le choc. Étudiante en langues, elle indique que l’agression est survenue peu après qu’elle ait observé la suspecte prendre à partie le gérant d’un kebab installé près de l’arrêt du tramway.

Lors de l’agression, plusieurs passants sont intervenus. "Les gens autour ont réagi", a témoigné l’étudiante. Malgré leur mobilisation, l’agresseuse a réussi à prendre la fuite. "Elle est partie en courant", a raconté la victime, précisant que les témoins n’ont pas réussi à la rattraper. Un médecin lui a prescrit deux jours d’incapacité totale de travail (ITT).

Bouleversée, la jeune femme a confié: "J’avais peur, j’étais en pleurs, je ne m’y attendais pas, ça m’a vraiment choquée." Elle a déposé plainte et une enquête a été ouverte pour "violences aggravées", a confirmé le parquet de Lyon.

En RelationTRT Français - "Elle a arraché mon voile et m’a poussée par terre": une étudiante attaquée à Lyon

Cinq membres du CCIE en garde à vue

À la mi-mai, 5 personnes ont été placées en garde à vue en France, dans le cadre d’une enquête visant le CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe) pour des faits présumés de “reconstitution d’association dissoute”.  

Trois hommes et deux femmes ont été interpellés à leur domicile dans le cadre d’une enquête visant le CCIE, soupçonné de poursuivre les activités du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissous par les autorités en 2020.   

Les interpellations ont eu lieu au Thillay, en banlieue parisienne, au domicile des activistes. Deux personnes visées par l'enquête n’étaient pas présentes. Elles avaient quitté le territoire pour des voyages en Algérie et au Maroc.   

Néanmoins, la compagne de l’un d’eux a été placée en garde à vue après que les policiers ont découvert, lors de la perquisition, un contrat de travail la liant formellement au CCIE, en tant que chargée de communication.  

Lors des interpellations, une autre jeune femme a été placée en détention administrative après que les policiers ont constaté qu’elle se trouvait en “situation irrégulière” sur le territoire français, selon Europe 1.

Ces placements en garde à vue sont intervenus deux jours après une vague de manifestations organisées à travers le pays à l’appel de plusieurs organisations dont le CCIE, pour dénoncer l’islamophobie en réaction à l’assassinat d’Aboubakar Cissé.

En RelationTRT Français - Islamophobie: cinq membres du CCIE placés en garde à vue pour reconstitution d’association dissoute

Assassinat d’Hichem Miraoui

Le 31 mai 2025, au cœur de la commune de Puget-sur-Argens située dans le département méridional du Var, Hichem Miraoui, un ressortissant tunisien de 35 ans a été abattu par son voisin qui a également blessé un ressortissant turc.

L’auteur du crime, Christophe B., qui avait pris la fuite, a été rapidement arrêté alors que des armes à feu ont été retrouvées dans son véhicule.

Il avait par ailleurs, “diffusé avant et après son passage à l’acte, deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux”, selon le parquet de Draguignan, dans lequel il appelait à s’en prendre aux personnes d’origine maghrébine et de confession musulmane.

Pour la première fois, le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de cette affaire en tant qu’homicide motivé par une idéologie d'extrême droite. 

Le ministre tunisien de l'Intérieur, Khaled Nouri, avait par ailleurs condamné le crime raciste et appelé à une meilleure protection de la communauté tunisienne en France.

En RelationTRT Français - Meurtre d’Hichem Miraoui: l’extrême droite, une menace terroriste désormais reconnue

Agression d’une jeune femme par 20 individus

En juin dernier, une jeune femme voilée de 20 ans a été victime d’une attaque d’une ampleur inhabituelle, à Reims, dans le quartier Croix-Rouge. 

Vers 21 heures, elle marchait tranquillement dans la rue lorsqu’elle a été invectivée par un groupe d’une vingtaine d’individus. Selon les premières investigations, les agresseurs ont d’abord reproché à la jeune femme de porter un voile. 

Lorsqu’elle aurait refusé de l’enlever, l’un d’eux aurait arraché son voile et lui aurait porté des coups au visage. La victime a été blessée au nez et à la pommette, avant que le groupe ne prenne la fuite. 

Les forces de l’ordre ont rapidement été alertées et une plainte a été déposée. Une enquête avait été ouverte pour violences en réunion et agression à caractère racial ou religieux, mais aucune arrestation n’a été effectuée, et les recherches pour retrouver les auteurs de cette agression n’ont pas abouti.   

En RelationTRT Français - Agression islamophobe à Reims : une jeune femme voilée attaquée par une vingtaine d’individus

Mosquée des Bleuets

La mosquée des Bleuets, située dans les quartiers nord de Marseille, et son imam Smaïn Bendjilali, ont fait face à de longues pressions de la part de l’Etat français en 2025.

En mai 2025, Smaïn Bendjilali, imam à la mosquée des Bleuets, a été condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille pour “apologie du terrorisme”, pour avoir republié, sur les réseaux sociaux, une vidéo défendant les Palestiniens contre le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Le tribunal lui a également infligé une amende de 2 000 €, une interdiction des droits civiques pendant cinq ans et son inscription au Fichier des auteurs d’infractions terroristes. 

La préfecture des Bouches-du-Rhône avait mis en avant ces publications pour justifier des mesures également à l’encontre de la mosquée, notamment au plan administratif. 

Le 6 octobre 2025, le préfet des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté prononçant la fermeture administrative de la mosquée des Bleuets pour deux mois, invoquant des positions jugées “radicales” et susceptibles d’entraîner la haine ou la violence. 

Cette démarche administrative s’inscrivait dans un contexte de surveillance accrue de certains lieux de culte par les autorités françaises, souvent présentée par l’État comme une lutte contre le “radicalisme”. 

Mais peu après, d’abord le tribunal administratif de Marseille, puis le Conseil d’État, ont suspendu l’exécution de l’arrêté de fermeture. Les juges ont estimé que la mesure portait atteinte à la liberté fondamentale du culte, et que les éléments invoqués par la préfecture n’étaient pas suffisants à justifier une telle restriction.

Le Conseil d’État a même transmis une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel, concernant la légitimité des pouvoirs préfectoraux de fermeture administrative de lieux de culte.

En RelationTRT Français - France: Le Conseil d’État suspend l’arrêté de fermeture de la mosquée des Bleuets

Islamophobie au cécifoot

Fin octobre, lors d’une compétition de cécifoot, la victoire du club de Bondy a été annulée à cause du voile d’une de leurs joueuses.

La rencontre, qui s’était disputée dans le cadre du championnat de cécifoot, s’est soldée par une victoire de 3-2 sur le terrain pour le Bondy Cécifoot contre le Sporting Paris. 

Cependant, à la suite de la réserve formulée par le Sporting Paris, le score a été invalidé et Bondy pénalisé sur tapis vert, une décision confirmée par les instances compétentes.  

Selon les informations rapportées par le collectif les Hijabeuses, la réserve portait sur le port du voile par l’une des joueuses bondynoises, considéré comme contraire au règlement.

La sanction a suscité une vive réaction au sein du club de Bondy et le collectif les Hijabeuses, qui milite pour le droit des femmes voilées à pratiquer le sport en compétition, a dénoncé une décision “injuste, humiliante et inacceptable” et une “trahison des valeurs du jeu”.

Les Hijabeuses se sont indignés que même “en 2025, des femmes sont encore privées de leur passion à cause de leurs convictions religieuses”.  

En RelationTRT Français - Islamophobie au cécifoot: la victoire du club de Bondy annulée à cause du voile d’une joueuse

Deux salariées voilées licenciées

En novembre dernier, deux salariées portant le voile ainsi qu’une responsable RSE opposée à une mesure d’interdiction des signes religieux dans le groupe de conseil en informatique Magellan Partners, ont été licenciées.

Les deux salariées avaient été embauchées voilées et n’avaient fait l’objet d’aucun reproche professionnel.

Leur avocate, Me Alexandra Jongis, estime que ces décisions sont discriminatoires et contraires au droit du travail qui protège les convictions religieuses des salariés.  

Selon StreetPress, d’autres employées étaient concernées. Une salariée aurait accepté d’ôter son voile à cause de la pression et par crainte de perdre son emploi.

En amont, la responsable RSE du groupe, qui avait présenté en juin les risques juridiques et discriminatoires de la mesure, rappelant notamment que la loi française impose que toute clause de neutralité soit justifiée et proportionnée, et que son application doit être limitée aux situations de contact client, a été licenciée en juillet. Elle affirme avoir découvert le projet de clause après son adoption par la direction. 

En RelationTRT Français - Islamophobie: licenciement de salariées voilées du groupe de conseil Magellan Partners

Rapport LR contre la pratique religieuse des musulmans

Dans un rapport de 108 pages, les sénateurs LR ont avancé 17 mesures contre les musulmans, dont plusieurs restreignent directement la pratique religieuse, comme l’interdiction du voile pour les mineures et du jeûne du ramadan avant 16 ans.

Ce rapport intitulé “L’islamisme : obstacle à notre cohésion nationale ?” est censé être destiné à lutter contre ce que les sénateurs qualifient d”’islamisme”. 

Parmi les préconisations, certaines portent sur la prévention des ingérences étrangères ou sur une éventuelle révision constitutionnelle visant à affirmer la “prééminence des lois de la République”. 

Les sénateurs LR recommandent également une obligation de neutralité pour les élus dans l’exercice de leur mandat, incluant l’interdiction des signes religieux ostentatoires.

Le rapport s’appuie en outre sur les contributions de trois personnalités controversées connues pour leurs prises de position polémiques sur les questions religieuses liées à l’Islam et au Moyen-Orient, mais aussi leur incompétence en la matière : l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, l’essayiste Céline Pina et l’imam Hassen Chalghoumi.

D’autres mesures concernent la pratique religieuse, comme l’interdiction du port du voile par les  mères accompagnatrices de sorties scolaires, ainsi qu’aux mineures de moins de 16 ans, y compris en dehors du cadre scolaire. Il évoque aussi une interdiction du jeûne du ramadan avant 16 ans.  

Nicolas Cadène, ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, souligne avant tout que les 17 propositions des sénateurs LR ne sont pas un vrai rapport du Sénat mais un simple tract politique de droite destiné à faire de la surenchère électorale. Il les considère contraires à la laïcité, contre-productives et même dangereuses, car elles transforment la laïcité en instrument de suspicion généralisée contre les musulmans.

En RelationTRT Français - Islamophobie: Chalghoumi, Pina et Bergeaud-Blackler figurent parmi les contributeurs du rapport LR

Profanations et vandalismes

En outre, hormis les actes graves d’incendies et de pose de grenades devant les mosquées, d’autres actes de profanations ont été signalés en 2025.

Fin septembre, des tags islamophobes et des restes de porc ont été retrouvés devant une salle de prière musulmane à Fontaine, en Isère. Sur la façade de la salle de prière, les fidèles ont découvert l’inscription “Islam dehors”, ainsi que des restes de saucisson et des os de porc déposés à l’entrée du lieu de culte.

Fin septembre toujours, un individu a pénétré dans une mosquée, déchiré des exemplaires du Coran et proféré des menaces, une agression dénoncée par la Grande Mosquée de Paris comme un “acte musulmanophobe”.

Fin novembre, la mosquée Ar-Rahma, du Puy-en-Velay en Haute-Loire, a été à son tour vandalisée au milieu de l’après-midi par un ou plusieurs individus qui se sont introduits dans le lieu de culte où le Coran a été profané. 

Les individus ont renversé des mobiliers, des bibliothèques et plusieurs exemplaires du Coran, provoquant des condamnations publiques de la part du ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez.

Au micro de TRT Français, l’ex-eurodéputé Karim Zeribi souligne que l’étude commandée par la Grande Mosquée de Paris, montrant que 66 % des musulmans déclarent avoir subi des discriminations ou des entraves dans leur vie quotidienne en raison de leur religion, contre 20 % dans le reste de la population, constitue un indicateur sans ambiguïté. 

Selon lui, ces chiffres démontrent que la France est confrontée à un phénomène qu’il qualifie de “syndrome de l’islamophobie”.

Il définit celle-ci comme la difficulté, pour les musulmans, d’être visibles dans la société française sans être stigmatisés, et dénonce des débats médiatiques qui se concentrent de façon obsessionnelle sur l’islam et les musulmans, plutôt que sur l’islamisme ou l’extrémisme, brouillant ainsi les distinctions nécessaires.

SOURCE:TRT Français