FRANCE
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Mobilisation du 10 septembre: Retailleau dénigre le mouvement
Le ministre de l’Intérieur français dénonce un mouvement récupéré par l’extrême-gauche et la France Insoumise. De nombreuses actions ont lieu mercredi à l'occasion d'un appel à bloquer la France lancé sur les réseaux sociaux.
Mobilisation du 10 septembre: Retailleau dénigre le mouvement
Manifestation ce mercredi à Rennes en Bretagne / AFP
il y a 10 heures

En visite au grand marché de Rungis près de Paris qui connaît souvent des tentatives de blocage car c’est le centre de l’approvisionnement alimentaire de la capitale, le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré: “Je suis venu au contact de la France du courage et non pas de la France du blocage.” 

Il a insisté sur les consignes de fermeté données aux forces de l’ordre et indiqué comprendre la colère des Français qui pourront exprimer leur frustration lors de manifestations: “on protège les manifestations quand elles sont tranquilles mais on ne tolère pas de violence”. 

Il a dénigré à nouveau ce mouvement du 10 septembre, “Bloquons Tout”, et a déclaré :"La mobilisation n'a rien d'une mobilisation citoyenne. Elle a été détournée, confisquée, captée par la mouvance de l'extrême gauche, de l'ultra-gauche, appuyée par le mouvement des Insoumis."

La journée baptisée "Bloquons tout" a été lancée sur les réseaux sociaux durant l'été avec de multiples revendications, dont l'abandon du projet de budget 2026 de François Bayrou. 

Elle a donné lieu mercredi à de nombreuses actions un peu partout sur le territoire. Une centaine d’établissements scolaires ont été perturbés ce matin, a annoncé le ministère de l’Éducation nationale, seuls 27 ont été bloqués.

Les tentatives de blocage se sont souvent heurtées au déploiement massif des forces de l'ordre ordonné par les autorités - environ 80.000 sur toute la France, 6.000 dans la capitale. Les sites stratégiques, comme les raffineries, font notamment l'objet d'une surveillance particulière.

Un total de 200 interpellations ont eu lieu en France, dont 132 en région parisienne, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dans la matinée. 

Deux "actes de malveillance", des "dégradations de câbles", ont visé le réseau ferroviaire dans le Sud-Ouest, selon la SNCF. Des lycées ont également été bloqués notamment à Paris, Rennes (ouest) et Montpellier (sud).

Mobilisation dans toute la France

La gendarmerie recensait 10 actions de blocage d'axes en particulier sur l'A10 dans les deux sens au niveau de Poitiers. La rocade de Rennes est, elle, bloquée depuis 7h00 ce matin.

Jérôme Rodrigues, figure du mouvement des Gilets jaune en 2018 participe au mouvement de blocage ce mercredi. Il était ce matin à la gare du Nord à Paris devant un rassemblement, où des tensions ont éclaté avec les forces de l’ordre. Le militant voit “de nombreuses similitudes avec le mouvement des gilets jaunes” qui avait secoué le pays à partir d’octobre 2018.

“Je n’ai que des discours de colère aujourd’hui dans la rue”, a déclaré au journal le Figaro Jérôme Rodrigues qui n’exclut pas de prolonger le mouvement de contestation pour “avoir quelque chose de concret derrière”.

A Valenciennes, dans le Nord, Cédric Brun est, par contre, déçu par la mobilisation: "On pensait être plus nombreux", regrettait ce tourneur-fraiseur et syndicaliste chez PSA tout en bloquant un rond-point d'accès à une zone commerciale. 

"Ce qui est malheureux, c'est qu'il y a plus de révolutionnaires sur Facebook que dans la réalité", lâchait-il, en référence à la naissance du mouvement sur les réseaux sociaux, relayé ensuite par différentes forces de gauche et syndicats.

Des manifestations sont prévues cette après-midi avec la participation des syndicats et des partis politiques de gauche qui défileront aux côtés des citoyens mobilisés. A Lyon, deux mille personnes sont rassemblées place Guichard pour une manifestation organisée par les syndicats dans une ambiance bon enfant. 

Au lendemain de sa nomination, Sébastien Lecornu est arrivé à Matignon ce midi pour la passation de pouvoir avec François Bayrou, Premier ministre censuré lundi par les députés.  

Une nouvelle journée de mobilisation, cette fois à l'appel des organisations syndicales, est prévue le 18 septembre. 

SOURCE:TRT français et agences