Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la Türkiye et les États-Unis entraient dans “une nouvelle phase positive” de leurs relations, à la suite de discussions de haut niveau avec le président américain Donald Trump, centrées sur la défense, le commerce et la stabilité régionale.
S’adressant aux journalistes à bord de son vol-retour d’Azerbaïdjan, Erdogan a indiqué que sa récente visite aux États-Unis en septembre et ses échanges téléphoniques avec Trump avaient donné “des signaux encourageants” sur des dossiers ayant tendu les relations bilatérales ces dernières années.
“Nous avons évoqué à la fois le programme F-35 et les sanctions CAATSA, et reçu des messages constructifs de la part du président Trump”, a-t-il déclaré.
“La Türkiye est un partenaire payant du projet F-35. Notre exclusion du programme était injustifiée, et nous œuvrons à résoudre ce problème. Nous espérons que ces processus auront un aboutissement positif. Notre visite a ouvert une nouvelle ère dans les relations Türkiye—États-Unis, fondée sur l’amitié et le dialogue”, a-t-il ajouté, précisant que les discussions techniques sur le projet et la levée des sanctions se poursuivaient.
L’affaire Halkbank “n’est plus un problème”
Le président turc a également affirmé que l’affaire Halkbank, source de tensions persistantes entre Ankara et Washington, était désormais réglée.
“Le président Trump m’a dit directement, lors de nos rencontres et de notre dernier appel téléphonique, que ‘le problème de Halkbank est terminé pour nous’. Cette déclaration reflète une volonté politique claire”, a assuré Erdogan.
Bien que certaines démarches procédurales restent à accomplir, le président turc s’attend à une clôture rapide et favorable du dossier.
“Nous voulons que ce processus soit achevé rapidement et positivement”, a-t-il ajouté.
Le rôle de la Türkiye dans le cessez-le-feu à Gaza
Erdogan a également évoqué les crises régionales, notamment la situation à Gaza et en Syrie, affirmant que la diplomatie et la coordination sécuritaire turques se poursuivaient “au plus haut niveau”.
Il a souligné que la Turquie restait en contact permanent avec les États-Unis, l’Égypte et le Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu durable à Gaza, et que le chef des services de renseignement turcs participait aux pourparlers en cours à Charm el-Cheikh.

“La Türkiye soutient tous les efforts sincères de paix. Notre priorité est un cessez-le-feu complet et durable, l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et la reconstruction de Gaza pour le peuple palestinien”, a-t-il déclaré, tout en avertissant Israël de ne pas saboter les négociations.
Concernant la Syrie, Erdogan a réaffirmé que son pays n’autoriserait pas un retour à l’instabilité, alimentée par le SDF, dominé par les organisations interdites PKK et YPG, ou par d’autres provocations étrangères.
“Notre patience ne doit pas être interprétée comme une faiblesse. Nous ne permettrons jamais que l’intégrité territoriale de la Syrie soit menacée. Ceux qui coopèrent avec Ankara et Damas sortiront vainqueurs” a-t-il averti.
“La Türkiye s’impose comme puissance régionale”
Évoquant sa visite en Azerbaïdjan, Erdogan a affirmé que le rôle de la Türkiye au sein de l’Organisation des États turciques (OET) s’étendait désormais bien au-delà de la coopération culturelle.
“L’OET n’est plus seulement une union culturelle, mais une plateforme de solidarité stratégique. De l’intelligence à la cybersécurité et à la protection des frontières, notre coopération se renforce”, a-t-il déclaré.

Il a ajouté que l’influence mondiale de la Türkiye s’était de nouveau illustrée à travers l’opération de la Flottille Sumud, grâce aux efforts turcs qui ont permis la libération rapide de dizaines d’activistes détenus par Israël.
“Cela a démontré la capacité de l’action humanitaire et diplomatique rapide de la Türkiye. Nous avons documenté chaque violation et nous oeuvrerons à réaliser la justice par la voie diplomatique et juridique”, a conclu Erdogan.