POLITIQUE
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Israël veut choisir quelles ONG peuvent travailler à Gaza
Israël revoit le système d'enregistrement des ONG opérant à Gaza pour écarter celles qui sont soupçonnées, selon lui, de collusion avec le Hamas. Une information révélée ce jour par la rédaction internationale de Radio France.
Israël veut choisir quelles ONG peuvent travailler à Gaza
L'ONG Save the children est bannie de Gaza, elle a pendant deux années dénoncer un conflit qui a tué ou mutilé 64 000 enfants / Reuters
16 décembre 2025

Les procédures de sélection mises en place semblent avoir pour seul objectif de balayer des acteurs humanitaires qui opèrent depuis toujours dans l’enclave palestinienne pour les remplacer par de nouvelles organisations alignées sur les idées politiques d’Israël et des États-Unis.

La rédaction internationale de Radio France a eu accès à un document du ministère israélien de la Diaspora avec une première liste d’organisations d’ores et déjà interdites d’exercice à Gaza.

Huit ONG sont pour le moment concernées, soit environ 10% des organisations humanitaires internationales qui opèrent actuellement à Gaza. La plus importante, d’entre elles, est Save the Children. L’ONG britannique a multiplié les campagnes chocs durant deux ans avec les campagnes média comme “Arrétez de bombarder les enfants” ou “Israël affame les enfants de Gaza”.

Les organisations françaises craignent aujourd’hui de subir le même sort, comme Médecins sans frontières et son millier d’employés palestiniens. MSF représente un tiers des lits d’hospitalisation disponibles à Gaza. 

Israël veut choisir qui travaille à Gaza

Les autorités israéliennes revoient tout le système d’enregistrement des ONG. Selon un de ses porte-parole contacté par la rédaction internationale de Radio France, Israël ne permettra pas à ceux qu’il appelle des acteurs hostiles ou des soutiens du terrorisme de travailler. 

Selon une source diplomatique européenne, Israël considère que le système d’aide actuel favorise les groupes armés, donc le Hamas.

Parmi les nouveaux critères de sélection, figurent ainsi les liens présumés avec le Hamas mais aussi la participation à des campagnes contre Israël, ce que l'on appelle dans le monde humanitaire le plaidoyer. 

Toutes les ONG qui ont dénoncé un génocide à Gaza sont dans le viseur d'Israël. C’est le cas notamment de MSF ou d’Oxfam qui ont dénoncé à maintes reprises le blocage de l’aide humanitaire et le génocide.

En RelationTRT Français - Journée mondiale de l’enfance: depuis la trêve, Israël tue deux enfants gazaouis par jour

De nouveaux critères

Sur la liste que la rédaction internationale de Radio France a pu consulter, 12 ONG sont autorisées à travailler à Gaza, notamment des organisations religieuses américaines évangéliques. 

Un acteur du monde humanitaire au Proche-Orient qualifie ces heureux élus "d’opportunistes" qui n’ont pas "les moyens de leurs ambitions". Une ONG française est concernée : Solidarité internationale. Elle exerce à Gaza seulement depuis janvier 2024 et ses membres n’ont jamais exprimé de positions politiques. 

Elle a fourni aux autorités israéliennes une liste partielle de son staff dans l’enclave, ce que beaucoup d’autres ont refusé par principe. Le processus de sélection des ONG par les autorités israéliennes n’est pas clos. Il doit se terminer à la fin du mois en cours.

C’est en quelque sorte la suite logique de ce qui a été mis en place petite à petit par Israël depuis deux années. L'État israélien veut contrôler l’aide humanitaire et sa distribution.
Il y a eu la mise à l’écart de l’UNRWA, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, interdite dans les territoires contrôlés par Israël depuis janvier 2025. A Gaza, Israël bloque régulièrement ses opérations et les autorités israéliennes ont mené une campagne d’insultes et d’accusations contre l’agence onusienne. Cette agence est garante du droit au retour et de l’aide apportées au dizaines de camps de réfugiés qui existent encore à Gaza et en Cisjordanie occupée, camps qu’Israël a en partie détruit depuis deux années;

Il faut rappeler la création de cette fondation humanitaire pour Gaza en février 2025

SOURCE:TRT français et agences