FRANCE
3 min de lecture
France : le gouvernement à la peine face à la colère du monde agricole
La campagne de vaccination contre la dermatose nodulaire commence aujourd’hui dans le Sud-ouest et Emmanuel Macron fait volte -face et demande à l’Union européenne de surseoir à la ratification de l’accord de libre-échange avec le Mercosur
France : le gouvernement à la peine face à la colère du monde agricole
Les agriculteurs bloquent l'A63 à Cestas près de Bordeaux / AFP
il y a un jour

La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, est dépêchée en Occitanie pour éteindre la colère des éleveurs. Depuis jeudi, les blocages et les affrontements ont été multiples pour dénoncer les abattages de troupeaux. 

La vaccination, "c'est un chemin d'espoir" pour les agriculteurs, affirme la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, aux "4V" sur France 2. Annie Genevard joue donc la pédagogie. La méthode imposée par le gouvernement est drastique pour juguler une maladie extrêmement contagieuse. Un seul cas déclaré suffit à faire abattre tout un troupeau car l’incubation de la maladie peut durer 28 jours.

La ministre doit se rendre en Haute-Garonne dans l'après-midi pour lancer la vaccination massive dans le département.

En RelationTRT Français - Dermatose nodulaire: des agriculteurs contre l'abattage de bovins bloquent des axes routiers

Pour l'Occitanie, on va "élargir la vaccination" entre 600 000 et 1 million de bovins, a précisé Annie Genevard. "Le dépeuplement [l'abattage], la vaccination et la restriction de mouvement", sont les trois piliers de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse, selon la ministre de l'Agriculture qui tente de rassurer: "La situation est sous contrôle", selon elle.

Des actions de blocage à venir

Des actions ont été annoncées pour cette semaine. Une mobilisation est en cours devant la sous-Préfecture de Millau, dans l’Aveyron, et des agriculteurs de la Coordination rurale bloquent l'autoroute A63 à hauteur de Cestas en direction de Bordeaux ce lundi matin. Une autre mobilisation est prévue ce lundi à 11h au pont du Cerf à Sanilhac en Dordogne.

La Coordination rurale a promis des actions plus dures et plus nombreuses dans les jours à venir. Les syndicats minoritaires que sont la Coordination rurale et la Confédération paysanne ne sont pas d’accord avec la stratégie du gouvernement face à l’épidémie. Ces syndicats agricoles dénoncent ce qu’ils qualifient d“interdictions sans solutions, des sur-réglementations et des contrôles abusifs” en rappelant que “produire doit être un droit et qu’il faut soutenir la production française”.

Face à la grogne paysanne qui s’est transformée en affrontements directs avec la gendarmerie lors de l’abattage d’un troupeau en fin de semaine, Emmanuel Macron essaie de calmer le jeu en changeant d’avis sur le Mercosur (l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay). 

Le président de la République a demandé à la présidente de la Commission européenne un “report de l’examen de l’accord “de libre-échange avec les pays du Mercosur, constatant que “le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français”, selon des informations communiquées à l’Agence France-Presse.

Cet accord de libre-échange est un chiffon rouge pour les éleveurs français qui dénoncent la future concurrence de la viande brésilienne et du soja sud-américain.

La ratification de cet accord est quasi acquise et doit être actée samedi 20 décembre par la présidente de la Commission européenne qui projette de parapher ce traité de libre-échange avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay samedi lors du sommet du Mercosur. La Commission doit au préalable obtenir l’accord des Etats membres de l’UE dans la semaine, entre mardi et vendredi.

SOURCE:TRT français et agences