Le député de Guadeloupe Olivier Serva, membre du groupe Liot, a obtenu la nationalité béninoise. Cité par Libération, l’élu explique avoir voulu à la fois renouer avec ses origines et réagir face à un climat qu’il juge marqué par une montée de propos xénophobes en France.
Serva a pu établir son ascendance grâce à des tests génétiques et à des recherches généalogiques, identifiant des racines familiales liées à l’ancien royaume du Dahomey, situé sur le territoire actuel du Bénin. “J’ai décidé de demander la nationalité”, a-t-il déclaré, après avoir obtenu en mai dernier un décret signé par le président béninois Patrice Talon officialisant sa nouvelle citoyenneté.
En janvier, lors de son premier voyage en Afrique subsaharienne, l’élu de 51 ans a foulé le sol béninois avec émotion. Il s’est dit marqué par la visite de la “route des esclaves” à Ouidah, qui mène à la “Porte du Non-Retour”, lieu de mémoire d’où partirent des centaines de milliers de captifs africains vers les Amériques. “Penser que vos aïeux sont passés par là, j’en suis sorti bouleversé”, confie-t-il à la presse française.
De retour en France, Serva dénonce les termes utilisés dans le débat public, évoquant une “longue liste” de propos qu’il qualifie de racistes, parmi lesquels “Français de papiers”, “submersion migratoire” ou encore “mexicanisation”. Selon lui, “la France doute, et il faut trouver un bouc émissaire. L’étranger est tout trouvé, tout désigné”.
La presse française rappelle que Patrice Talon, le président béninois a, depuis 2016, fait du renforcement des liens avec la diaspora afro-descendante une priorité politique et économique. En juillet dernier, il a nommé le réalisateur américain Spike Lee et son épouse, Tonya Lewis Lee, ambassadeurs thématiques auprès de la diaspora africaine aux États-Unis.
