MOYEN-ORIENT
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Israël: une ex-procureure militaire visée pour la fuite d’une vidéo d’abus sur un Palestinien
La police israélienne recommande des poursuites contre l’ancienne procureure générale militaire Yifat Tomer-Yerushalmi, dans une affaire portant sur la diffusion d’une vidéo montrant des abus contre un détenu palestinien.
Israël: une ex-procureure militaire visée pour la fuite d’une vidéo d’abus sur un Palestinien
L'ex procureure générale de l'armée israélienne Yifat Tomer-Yerushalmi / TRT Français
il y a 12 heures

La police israélienne estime disposer d’éléments suffisants pour poursuivre Yifat Tomer-Yerushalmi, ex-procureure générale militaire, ainsi que plusieurs hauts responsables juridiques de l’armée, dans l’affaire de fuite d’une vidéo montrant des abus contre un détenu palestinien.

Son ancien adjoint, Gal Asael, l’ex-procureur militaire en chef Matan Solomesh, ainsi que d’autres officiers du bureau du procureur général militaire, sont également visés par les conclusions de l’enquête.

Selon les autorités, Boaz Balat, chef de la division des enquêtes de la police, doit présenter cette semaine les résultats de l’enquête au commissaire de police Dani Levi. La réunion consacrée à ce dossier, initialement prévue la semaine précédente, avait été reportée.

L’enquête, désormais achevée, conclut que Yifat Tomer-Yerushalmi pourrait être poursuivie pour plusieurs infractions, dont la divulgation illicite d’informations officielles par un agent public, l’entrave à la justice, l’abus de fonction, la fraude et l’abus de confiance. 

La peine maximale encourue pour l’ensemble de ces chefs d’accusation est de trois ans de prison.

En revanche, elle ne devrait pas être inculpée pour la destruction présumée de son téléphone portable. Les enquêteurs indiquent ne pas avoir été en mesure d’exclure l’hypothèse selon laquelle l’appareil aurait été jeté à la mer lors d’une tentative de suicide.

L’affaire porte sur la diffusion d’une vidéo filmée au centre de détention de Sde Teiman, montrant cinq gardiens infligeant des violences à un détenu palestinien originaire de Gaza.

Les cinq gardiens ont, depuis, été inculpés pour violences aggravées et pour avoir causé de graves blessures.

L’aspect le plus sensible de l’enquête concerne les soupçons selon lesquels Yifat Tomer-Yerushalmi et d’autres hauts responsables auraient cherché à dissimuler l’enquête sur la fuite elle-même. 

Selon la police, un groupe d’enquête fictif aurait été mis en place au sein du parquet militaire et aurait officiellement conclu à l’échec de ses investigations, alors que les responsables concernés auraient été à l’origine de la fuite de la vidéo.

Début décembre, le parquet de l’État avait informé la Cour suprême israélienne que l’enquête était “dans sa phase finale”. Une déclaration sous serment jointe, signée par Boaz Balat, précisait qu’aucun élément ne mettait en cause la procureure générale de l’État, Gali Baharav-Miara, qui n’a pas été interrogée dans ce dossier. 

Les autorités ont également indiqué qu’une décision serait prise, à l’issue de l’enquête, sur l’instance chargée de conduire les poursuites.

La semaine dernière, la Cour suprême a rejeté la demande du ministre de la Justice, Yariv Levin, visant à reconsidérer la nomination de son candidat pour superviser l’enquête relative à la fuite de la vidéo.

SOURCE:TRT français et agences