Selon le ministère de l’Intérieur, le suspect dispose d’un passeport français délivré après une naturalisation accordée en 2018 par l’ambassade de France à Bamako, au Mali. Cette information n’apparaissait pas dans les fichiers administratifs consultés par les services de police et les autorités préfectorales.
Lors des premières communications officielles, l’homme était présenté comme un ressortissant malien en situation irrégulière, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et faisant l’objet d’un mandat de recherche.
Il avait notamment été condamné et incarcéré en janvier 2024 pour des faits de vols aggravés et d’agression sexuelle à Paris, avant d’être libéré en juillet.
À sa sortie de détention, il avait été placé en centre de rétention administrative puis assigné à résidence, son éloignement n’ayant pas pu être exécuté faute de laissez-passer consulaire.
Ces mesures n’auraient pas dû être appliquées à une personne de nationalité française.
La nationalité de l’intéressé a été établie à la suite d’une perquisition menée après son interpellation, au cours de laquelle les enquêteurs ont découvert un passeport français à son nom.
Contacté, le parquet de Paris a indiqué que le statut administratif des personnes ne relève pas de la compétence de l’autorité judiciaire, précisant que cette question dépend des services préfectoraux. La préfecture concernée poursuivait lundi des vérifications.
Le suspect, âgé de 25 ans et souffrant de troubles psychiatriques, a vu sa garde à vue levée samedi en raison d’un état de santé incompatible avec la mesure. Il a été transféré dans une infirmerie psychiatrique.
Les faits se sont déroulés vendredi après-midi entre 16 h 15 et 16 h 45 dans trois stations de la ligne 3 du métro parisien : Arts-et-Métiers, République et Opéra.
Les victimes ont été légèrement blessées. Le suspect a été identifié grâce aux images de vidéosurveillance et interpellé dans le Val-d’Oise.
Instrumentalisation de l'extrême droite
L’affaire avait immédiatement suscité de nombreuses réactions de la part de l'extrême droite, qui a tenté une récupération politique afin de mettre en cause la politique d’immigration à travers la question des OQTF.
Eric Zemmour, président de Reconquête, s’est empressé de lancer sur X : “Hier, trois femmes agressées dans le métro. Le coupable ? Un OQTF. (...) Ce qui devrait être l’exception devient l’habitude. Ne vous résignez jamais à cette violence”.
L’eurodéputée d’extrême droite, Marion Maréchal Le Pen a de son côté affirmé sur X:
“En refusant la ‘loi Philippine’, c’est-à-dire l’extension de la rétention à 210 jours prévue dans la loi immigration, le Conseil constitutionnel a donc légalement permis à un clandestin malien sous OQTF de poignarder hier trois femmes dans le métro de Paris. Les Sages sont coupables”.
Mais depuis, ni Eric Zemmour ni Marion Maréchal ne sont revenus sur leurs déclarations à la lumière des nouvelles informations transmises par le ministère de l’Intérieur.










