Le président du Bénin Patrice Talon est apparu à la télévision nationale dimanche soir pour rassurer la population que la situation était totalement sous contrôle.
Des militaires ont annoncé à la télévision nationale béninoise avoir destitué dans la matinée du dimanche le président Patrice Talon, mais les autorités ont rapidement annoncé l’échec du coup d'État.
"Je voudrais vous assurer que la situation est totalement sous contrôle et vous inviter par conséquent à vaquer sereinement à vos occupations dès ce soir-même, la sécurité et l'ordre public seront maintenus partout sur le territoire national", a-t-il affirmé.
Il a également indiqué que "cette forfaiture ne restera pas impunie". Une douzaine de personnes ont été arrêtées mais on ne sait pas si le meneur du coup d’Etat Pascal Tigri est parmi elles.
Dans la journée, l’aviation nigériane avait prêté main forte à l’armée béninoise en bombardant plusieurs positions à Cotonou et Abuja a également envoyé des troupes.
Dans la soirée de dimanche soir, la Cédéao, (la communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest) a annoncé l’envoi de soldats au Bénin. L'organisme régional dit avoir "ordonné le déploiement immédiat de troupes venant de Sierra Leone, de Côte d'Ivoire et du Ghana, afin de "préserver l'ordre constitutionnel".
Cette tentative de putsch intervient à quelques mois de la fin de deux mandats de Patrice Talon,à la tête de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest à la croissance robuste mais miné par des violences entre l’armée nationale et des forces terroristes dans sa partie nord.
La France appelle ses ressortissants à la prudence
La France, ancienne puissance coloniale, a condamné dimanche soir la tentative de coup d'Etat et a appelé ses ressortissants "à la plus grande prudence" en raison d'"un contexte à cette heure encore volatile". Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "profondément préoccupé par la tentative inconstitutionnelle de prise de pouvoir au Bénin", et a évoqué une nouvelle menace potentielle pour la stabilité de la région.
Après une journée où la plupart des habitants ont vaqué à leurs occupations à Cotonou, la capitale économique s'est vidée un peu plus tôt que d'habitude dans la soirée, selon un journaliste de l'AFP. Plusieurs barrages militaires étaient déployés dans la zone de la présidence et du camp militaire voisin de Guézo.
