POLITIQUE
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La Cédéao à l'épreuve du putsch en Guinée Bissau
La Cédéao a rejeté le calendrier de transition proposé par les militaires en Guinée Bissau, les menaçant de sanctions. L’organisation joue sa crédibilité.
La Cédéao à l'épreuve du putsch en Guinée Bissau
Les présidents d'Afrique de l'Ouest au Nigéria pour une réunion dominé par deux récentes tentatives de coup d'État. Abuja, le 14 décembre 2025 / AFP
il y a 19 heures

La 68e session ordinaire de la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de la Cédéao, tenue le 14 décembre dans la capitale nigériane Abuja, a rejeté le calendrier de la transition présenté par les militaires et leur a demandé de rétablir rapidement l’ordre constitutionnel, menaçant de sanctions tous les contrevenants.

La prompte intervention de l’organisation sous-régionale pour contrecarrer le coup d’Etat du 7 décembre dernier au Bénin avait entretenu l’espoir d’une réaction semblable auprès de l'opposition bissau-guinéenne. Dara Fonseca Fernandez, membre de la direction de campagne de l’opposant Fernando Dias da Costa qui revendique la victoire à la dernière présidentielle, multipliait des interventions dans ce sens dans les réseaux sociaux et les médias.

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Finalement, les chefs d’État de la Cédéao ont opté pour la dissuasion. "Les autorités imposeront des sanctions ciblées aux individus ou groupes de personnes qui entravent le processus de transition", a menacé le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, dans des déclarations aux journalistes à l’issue de cette réunion. Ils ont rejeté le programme de transition proposé par les militaires au pouvoir à Bissau et réclamé de nouveau le retour immédiat à l'ordre constitutionnel. Ils ont aussi exigé une transition courte et inclusive incluant une large représentation des forces politiques bissau-guinéennes. La libération de tous les prisonniers politiques et des membres de la société civile détenus est aussi exigée. 

A la veille de l'annonce prévue des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives tenues le 23 novembre, vote dont aussi bien le camp du président sortant Umaro Sissoco Embalo que et celui du candidat de l'opposition Fernando Dias de Costa revendiquaient la victoire, des militaires ont annoncé avoir pris le "contrôle total du pays", arrêté le président sortant Umaro Sissoco Embalo et suspendu le processus électoral.

“Une Cédéao à deux vitesses”

Le député sénégalais et membre du parlement sous-régional Guy Marius Sagna stigmatise les “tergiversations” de l’organisme. Pour lui, la Cédéao fait preuve d’un traitement différencié de deux situations similaires. Le coup d’État au Bénin a échoué grâce à la “détermination” de l’organisation sous-régionale. La Guinée Bissau n’a par contre pas bénéficié des mêmes égards, selon lui. “Nous avons une Cédéao à deux vitesses”, a-t-il dénoncé. Une nouvelle mission de haut niveau devrait s'envoler dans les prochains jours pour Bissau. 

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SOURCE:TRT Francais