Les anneaux des JO 2024 devant l'hôtel de ville à Paris. Photo: Reuters (Others)

Une trentaine de députés français de la NUPES (Europe Ecologie les Verts et La France Insoumise) ont envoyé une lettre le 20 février dernier, pour demander que les athlètes israéliens défilent sous bannière neutre aux JO de Paris, au regard du nombre de victimes civiles à Gaza.

Leur lettre rappelle que le CIO a pris une décision ferme envers les athlètes russes dès le 28 février 2022, “Nous vous demandons d'appliquer à Israël, lors des prochains Jeux Olympiques, les mêmes sanctions qu'à la Russie et à la Biélorussie”.

Aucune réponse officielle du CIO pour l’instant, mais dans un email adressé à la rédaction de TRT Français, l’équipe média assure que la situation russe n’est pas la situation israélienne.

Le CIO explique que la suspension du Comité Olympique russe a été motivée par la décision du comité russe le 5 octobre 2023, d’inclure dans ses équipes les athlètes ukrainiens venant de territoires que la Russie contrôle en Ukraine comme Donetsk, Kherson, Luhansk…

“Ceci est une violation de la charte olympique car cela viole l’intégrité territoriale du Comité Olympique ukrianien”. Et de conclure que la situation russe et israélienne sont différentes. Le CIO ajoute qu’il suit les entraînements des athlètes palestiniens et israéliens, les comités olympiques des deux pays travaillent ensemble depuis des décennies sans problème.

Le CIO joue, en fait, sur les mots et sur les dates. Il a bel et bien dénoncé, dès le 28 février 2022, la campagne militaire russe et a appelé les fédérations internationales à ne pas faire concourir les athlètes russes. Le comité est donc bel et bien sorti de sa réserve habituelle, ce qui rend caduc l’argument qu’il ne se mêle pas de politique. En décembre dernier, il a autorisé la participation des athlètes russes aux prochains JO mais sous bannière neutre.

Israël aux JO 2024 : Gaza ne vaut pas une bannière neutre selon le CIO (Sources: Facebook/Palestine Olympic Committee, SKY News et Mohammad Abu Samra via The National)

Aujourd'hui, il y a clairement un malaise du côté du CIO. Des appels à boycotter les athlètes israéliens émergent ici et là. Des députés français demandent que les athlètes israéliens ne paradent pas avec leur drapeau blanc et bleu dans les travées des stades mais une bannière neutre. La décision revient au seul CIO.

Sur le papier, la bannière neutre existe. Aux derniers Jeux de Tokyo en 2020, la Russie était exclue après des affaires de dopage mais des sportifs qui n’étaient pas mêlés au scandale ont pu concourir sous bannière neutre. Dans les faits, le drapeau russe a été remplacé par le drapeau olympique. En cas de médaille, l'hymne olympique remplace l'hymne national.

En décembre 2023, le CIO a décidé la réintégration des sportifs russes, tout en émettant des conditions pour leur participation aux Jeux Olympiques de Paris : ne pas avoir "activement soutenu la guerre en Ukraine" et n'avoir aucune identification possible de leur pays.

Est-ce que ces mêmes règles vont s’appliquer aux athlètes israéliens ? Le CIO a déjà mis en garde contre des manifestations anti-israéliennes lors des JO, car selon le comité “les athlètes ne doivent pas être tenus responsables des actions de leur gouvernement.” Selon l’association palestinienne de football, 85 sportifs palestiniens ont été tués dont 55 footballeurs depuis le début de l'offensive sur Gaza. Nagham Abu Samra, championne de karaté de 24 ans, devait participer aux Jeux Olympiques de Paris qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août prochain. Elle a été amputée dans un bombardement avant de décéder de ses blessures. 53 athlètes israéliens doivent concourir à Paris.

TRT Francais