La France restituera lundi à la Mongolie un squelette de dinosaure Tarbosaurus bataar d'une rareté exceptionnelle, près de dix ans après que les fossiles, exportés illicitement depuis le désert de Gobi, ont été saisis par les douanes françaises.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, remettra officiellement le squelette, qualifié par le ministère de l'Économie d'"extrêmement rare" et datant d'environ 70 millions d'années, ainsi qu'une trentaine d'autres pièces paléontologiques, dont des œufs de dinosaures.
Les fossiles, emballés dans neuf grandes caisses, sont arrivés samedi au ministère, selon Le Monde.
Ils ont été confisqués lors d'une opération douanière à Gannat, dans le centre de la France, le 16 février 2015, après avoir transité illégalement par la Corée du Sud.
Trafic de fossiles
Sophie Hocquerelle, responsable de la communication des douanes françaises, a déclaré à France 2 que le dinosaure était évalué à 700 000 euros au moment de la saisie, mais qu'aujourd'hui, sa valeur pourrait être "deux à trois fois" plus élevée en raison de l'essor du marché des fossiles.
Depuis des décennies, la Mongolie est confrontée à un pillage généralisé de son patrimoine paléontologique, alimentant un marché noir international stimulé par la demande croissante des collectionneurs.
Les douanes françaises ont affirmé avoir identifié trois organisateurs présumés du réseau de trafic : un Français, un Belge et un Allemand.
Cette restitution intervient dans un contexte de surveillance accrue du trafic de fossiles à l'échelle mondiale. En 2021, un tricératops géant de huit mètres, surnommé "Big John", a été vendu à 6,6 millions d'euros lors d'une vente aux enchères à Paris.
Les autorités mongoles devraient rapatrier le squelette du Tarbosaurus et les fossiles associés immédiatement après la cérémonie de lundi.
















