Lors d’un échange avec l’ex-député LFI Alexis Corbière, l’éditorialiste Nathalie Saint-Cricq a établi un lien entre les accusations d’antisémitisme visant LFI et ce qu’elle a qualifié de “quête du vote musulman”.
Interrogé sur les critiques visant son ancienne formation politique, Alexis Corbière avait rappelé que “l’antisémitisme est chose sérieuse” et qu’il “existe dans le pays”.
À peine eut-il fini sa phrase, que Nathalie Saint-Cricq a rétorqué en guise de pique, du tac-au-tac : “la quête du vote musulman aussi”.
Exaspéré, Alexis Corbière lui demande sur ces entrefaites : “Pourquoi, lorsque je parle d’antisémitisme, vous faites un lien avec la quête du vote musulman ? Quel est le rapport ?”.
Lorsque l’ancien élu lui a également demandé si, selon elle, certains responsables politiques pouvaient recourir à des propos antisémites pour attirer le vote musulman, la journaliste répond sans détour “ah oui”.
“Je trouve cela intolérable, les musulmans n’ont pas besoin qu’on leur tienne des propos antisémites pour qu’ils votent pour quelqu’un. Je ne vois pas d’où vient cette idée que pour avoir les musulmans avec soi, il faudrait être antisémite”, s’est encore exaspéré Corbière alors que Saint-Cricq a scandaleusement insisté “ça peut aider”.
“Extrêmement graves”
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, et par la suite, La France insoumise, ont annoncé avoir saisi l’autorité de régulation de l’audiovisuel après les propos controversés de l’éditorialiste politique.
Hafiz a dénoncé sur X, “des déclarations extrêmement graves” et le lien direct établi par la chroniqueuse entre la “quête du vote musulman” et l’antisémitisme.
“J’espère que l’Arcom prendra au sérieux notre demande. Comment peut-on tenir de tels propos ?”, a insisté Chems-Eddine Hafiz dans un message accompagné de l’extrait vidéo.
Dans sa saisine, LFI dénonce de son côté une “essentialisation profondément problématique”, estimant que les déclarations de la journaliste reviennent à assimiler “des millions de citoyens français” à un groupe supposément sensible à des discours antisémites.
Les Insoumis jugent cet amalgame contraire aux exigences de neutralité et de responsabilité du service public audiovisuel.
