Netanyahou ouvert à de "petites pauses" dans les combats à Gaza / Photo: AP (AP)

La Maison Blanche a annoncé lundi que le président Joe Biden avait évoqué avec M. Netanyahou la "possibilité de pauses tactiques (des combats) pour fournir aux civils des opportunités de quitter en sécurité les zones de combats, s'assurer que l'aide parvient aux civils dans le besoin et permettre la potentielle libération d'otages". Ce que le premier ministre a accepté.

Mais il a tout de même rejeté une nouvelle fois la possibilité d'un cessez-le-feu à Gaza, devenu selon le chef de l’ONU Antonio Guterres, "un cimetière pour les enfants", et promis d'y prendre la "responsabilité générale de la sécurité" après la guerre qui entre mardi dans son deuxième mois.

"Il n'y aura pas de cessez-le-feu, de cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages", a déclaré Benjamin Netanyahou dans un entretien télévisé avec la chaîne américaine ABC News lundi soir, au cours duquel il a aussi affirmé qu'Israël prendra "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire palestinien après la guerre.

Les propos de M. Netanyahu interviennent après que le patron de l'ONU Antonio Guterres a réclamé un "cessez-le-feu humanitaire", "plus urgent à chaque heure qui passe" dans le petit territoire palestinien, transformé en "cimetière pour les enfants".

Sous-marin américain

Alors que la communauté internationale craint toujours une extension du conflit, le ministère américain de la Défense a annoncé qu'un sous-marin avait été déployé au Proche-Orient, à titre de dissuasion.

La tension est forte, notamment en Cisjordanie, occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après cette même source.

Autre foyer de violences, la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne d'une part, et le Hezbollah et ses alliés dont le Hamas, de l'autre.

Depuis le 7 octobre, 83 personnes ont été tuées du côté libanais, dont au moins 11 civils. Le Hezbollah a fait état de la mort de 61 de ses combattants. Côté israélien, six soldats et deux civils ont été tués.

10.022 morts

Les bombardements israéliens contre Gaza, ont fait 10.022 morts, en majorité des civils dont plus de 4.000 enfants, selon le bilan du ministère palestinien de la Santé lundi.

Plus de 1.400 personnes ont péri en Israël d'après les autorités. Le mouvement palestinien a également fait plus de 240 otages, emmenés à Gaza.

Dimanche soir, l'armée israélienne a annoncé l'intensification de sa campagne de bombardement qui doit durer "plusieurs jours" tandis que ses soldats opèrent parallèlement au sol depuis le 27 octobre.

"C'était comme un million de tremblements de terre combinés (...) Nous n'avons reçu aucun avertissement, rien, et soudain nous avons été surpris par des missiles qui nous tombaient sur la tête, sans arrêt", a raconté Saad Abou Sariya après des frappes sur Rafah (sud).

Les affrontements au sol les plus intenses se déroulent dans le nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza, désormais encerclée. L'armée israélienne a également affirmé avoir coupé en deux le territoire, entre nord et sud.

Au moins 30 soldats israéliens, selon l'armée, ont été tués depuis le 27 octobre.

A New York, quelques centaines de militants juifs américains progressistes ont occupé dans le calme lundi la Statue de la Liberté à New York pour exiger d'Israël un cessez-le-feu et la fin du "bombardement génocidaire de civils palestiniens à Gaza".

"Tant que la population de Gaza crie, nous devons hurler plus fort, quelles que soient les tentatives pour nous réduire au silence", s'est exclamée la photographe américaine Nancy Goldin.

Les bombardements israéliens éprouvent durement les 2,4 millions de Palestiniens, piégés dans le territoire de 362 km2 et privés de livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture par le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre. Ils ont aussi poussé sur les routes 1,5 millions de personnes, selon l'ONU.

M. Guterres a déploré lundi l'aide humanitaire insuffisante arrivant par Rafah, point de passage avec l'Egypte. Avec 569 camions depuis le 21 octobre, "le goutte à goutte d'aide n'est rien face à l'océan de besoins".

La bande de Gaza, d'où Israël s'est retiré en 2005 après une occupation de 38 ans, était déjà soumise à un blocus israélien depuis l'arrivée au pouvoir en 2007 du Hamas.

Lundi, un nombre indéterminé de blessés et de binationaux ont pu passer en Egypte via Rafah, a indiqué un responsable, marquant une reprise des évacuations entamée la semaine dernière après une suspension de deux jours.

Pour le chef du Croissant-Rouge palestinien Younis Al-Khatib, "nous assistons chaque jour à des crimes contre l'humanité. Des milliers et des milliers de civils sont tués (...) Nos hommes ont été tués. Nos volontaires ont été tués".


Agences