Le géant américain du commerce en ligne Amazon est à son tour accusé de commercialiser des poupées sexuelles à l’apparence enfantine, après la révélation d’une plainte déposée par l’ONG suédoise ChildX. Deux autres plateformes de vente en ligne sont également concernées, a annoncé l’organisation ce lundi 10 décembre.
Selon ChildX, ces poupées, disponibles sur plusieurs sites marchands internationaux, constituent une violation des lois suédoises interdisant toute représentation sexualisée d’enfants.
“La vente de ces produits pourrait enfreindre les textes sur l’exploitation sexuelle des mineurs”, a précisé l’organisation dans un communiqué.
Cette plainte fait suite à un scandale similaire ayant éclaté en France, où la plateforme Shein, d’origine chinoise, a été menacée de suspension après la découverte sur son site d’articles jugés pédopornographiques, notamment des poupées et des armes prohibées.
ChildX a indiqué à l’AFP qu’elle ne souhaitait pas révéler l’identité des deux autres sites visés, afin de ne pas attirer de visiteurs vers leurs pages. L’un serait basé en Suède, l’autre en Chine.

Une législation stricte en Suède
La loi suédoise interdit non seulement la diffusion d’images à caractère sexuel impliquant des enfants, mais aussi la possession et la distribution d’objets ou de poupées à leur ressemblance.
Selon ChildX, la vente de tels produits contribue à banaliser les violences sexuelles et risque d’encourager des comportements déviants.
“Ces plateformes banalisent les abus sur les enfants, ce qui peut conduire à une hausse des agressions réelles”, a averti Ida Östensson, secrétaire générale de ChildX, dans une déclaration à l’AFP.
L’ONG demande au gouvernement suédois de renforcer la législation en matière d’exploitation sexuelle des enfants et d’élargir la liste noire nationale des sites pédopornographiques pour y inclure les plateformes diffusant ce type de produits.
Actuellement, cette liste reste facultative pour les opérateurs de télécommunications, ce qui limite son efficacité.
“Nous voulons interdire tout produit ou service qui sexualise les enfants”, a insisté Ida Östensson, estimant que la vente de ces poupées devrait être pénalement répréhensible au même titre que leur détention.
Si la possession de telles poupées est déjà illégale en Suède, leur vente en ligne n’a encore jamais été jugée par un tribunal.
ChildX espère que cette affaire créera un précédent judiciaire et incitera les autorités européennes à mieux encadrer les plateformes de commerce électronique sur la question de la protection de l’enfance.




























