Selon l’ONG basée à Washington qui défend les libertés individuelles dans le monde, la liberté d'expression sur internet a diminué pour la 15e année consécutive, avec des reculs dans plusieurs pays pourtant classés comme "libres".
Son rapport établit que la situation s'est détériorée dans 28 pays alors qu'elle ne s'est améliorée que dans 17 autres.
"Nous constatons une répression accrue dans les Etats autoritaires ou proches de l’autoritarisme, principalement parce que les gouvernements de ces pays voient les restrictions sur internet et l'expression en ligne comme un moyen de conserver le pouvoir", a déclaré à l'AFP Kian Vesteinsson, co-auteur du rapport.
"Plus spécifiquement en 2025, nous avons observé une détérioration de la liberté sur internet dans les démocraties", a-t-il ajouté.
"Malheureusement, nous voyons en Amérique du Nord et en Europe occidentale une tendance générale à la fermeture de l’espace public dans certains pays et, dans d’autres, un renforcement des restrictions sur les contenus jugés haineux ou problématiques", a-t-il précisé.
Les Etats-Unis ont obtenu un score de 73 sur 100 pour la liberté sur internet sur la période allant de juin 2024 à mai 2025, soit leur chiffre le plus bas jamais enregistré, en baisse de trois points par rapport à l’année précédente.
Le rapport mentionne notamment la détention par l'administration du président Donald Trump de plusieurs ressortissants étrangers en raison de leur expression en ligne.
L’Allemagne a également enregistré une baisse de trois points, à 74. Freedom House indique que le pays connaît une auto-censure croissante et une application stricte des lois interdisant les discours haineux et la diffamation.
L’administration Trump a souvent critiqué l’approche allemande en matière de liberté d’expression, tandis que Berlin affirme que son passé nazi rend ces garde-fous indispensables.
Les reculs les plus sévères ont été enregistrés au Kenya, qui a brièvement coupé internet en réponse à des manifestations dans le pays, ainsi qu’au Venezuela et en Géorgie.
La Chine et la Birmanie, avec un score total de 9 points chacune, restent les pires environnements au monde en matière de liberté d’internet, tandis que l'Islande (94) conserve sa première place suivie par l'Estonie (91).
La France conserve son score de 76 sur 100.















