Informer n’est pas un crime, le slogan est répété à l’envi par les organisations professionnelles mais informer peut être mortel.
Soixante-sept journalistes ont été tués à travers le monde en un an, dont près de la moitié dans la bande de Gaza "sous le feu des forces armées israéliennes", alerte Reporters sans frontières (RSF) dans son bilan 2025.
L’organisation professionnelle française constate que le nombre de journalistes tués est en hausse, "les journalistes ne meurent pas, ils sont tués", déclare l’organisation de défense de la liberté de la presse.
Depuis le 1er décembre 2024, 67 professionnels des médias ont été abattus. Ils sont victimes de forces armées - régulières ou non - pour 79% d’entre eux et 16 journalistes, du crime organisé Le Mexique reste le pays où les journalistes sont le plus ciblés par les réseaux mafieux. 2025 est l’année la plus meurtrière au Mexique.
Israël tue et emprisonne les journalistes
Avec au moins 29 employés de médias tués ces douze derniers mois dans le territoire palestinien, pendant qu'ils exerçaient leur métier, "l'armée israélienne est le pire ennemi des journalistes", pointe Reporters sans frontières. Cette armée a été accusée à plusieurs reprises de les viser délibérément, et a fait l'objet de plaintes pour crimes de guerre à ce sujet.
"Il ne s'agit pas de balles perdues. C'est véritablement du ciblage de journalistes parce qu'ils informent le monde de ce qui se passe sur ces terrains-là", a expliqué à l'AFP Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF. "Voilà où mène la haine des journalistes, voilà où mène l'impunité".
RSF fait également état de 503 journalistes détenus à ce jour dans 47 pays du monde. Israël est le second pays après la Russie à emprisonner le plus de journalistes étrangers. Au premier décembre 2025, 20 journalistes palestiniens se trouvent encore dans les geôles israéliennes. Parmi eux, 16 ont été arrêtés au cours des deux dernières années à Gaza et en Cisjordanie.
RSF rappelle également la disparition de 135 journalistes – dont certains ont disparu depuis plus de 30 ans, sans oublier les 20 journalistes qui sont otages, principalement en Syrie et au Yémen.
Thibaut Bruttin, directeur général de RSF, conclut ce rapport 2025 ainsi : “De témoins privilégiés de l'histoire, les journalistes sont devenus progressivement des victimes collatérales, des témoins gênants, des monnaies d’échanges, des pions dans des jeux diplomatiques, des hommes et des femmes à abattre. Méfions-nous des facilités journalistiques : on ne donne pas sa vie pour le journalisme, on vous la vole ; les journalistes ne meurent pas, ils sont tués.”
