Royaume-Uni: questions pressantes autour de la renomination de la ministre de l'Intérieur (Reuters)

Agée de 42 ans, l'ultraconservatrice patronne du "Home Office" a quitté le gouvernement de Liz Truss le 19 octobre, après avoir reconnu avoir envoyé indûment un document officiel depuis une adresse email personnelle.

Mais dans la foulée de son arrivée à Downing Street, le nouveau chef du gouvernement Rishi Sunak l'a renommée mardi.

Invoquant des graves questions de sécurité, l'opposition travailliste entend chercher la semaine prochaine à contraindre le gouvernement à publier les évaluations des manquements de la ministre.

Alors que le Mail on Sunday affirme que le téléphone personnel de l'ex-Première ministre Liz Truss avait été piraté "par des agents soupçonnés de travailler pour le Kremlin", une responsable de l'opposition travailliste, Yvette Cooper, a fait part de ses inquiétudes sur le sérieux avec lequel le gouvernement traite les questions de sécurité.

"Tout cela va au coeur des questions qui émergent à propos de la manière dont le gouvernement ne prend pas assez au sérieux les questions de sécurité nationale", a-t-elle déclaré sur la chaîne Sky News.

Suella Braverman devrait répondre à ces questions, a-t-elle souligné, "mais elle ne peut pas le faire car elle est elle-même toujours incapable de répondre à ces questions graves autour de ses propres manquements de sécurité".

Pour la députée d'opposition, chargée des questions de sécurité, les Britanniques doivent savoir s'il s'agit de sa première violation de ce genre.

"On ne peut pas avoir une ministre de l'Intérieur qui n'a pas la confiance des services de sécurité", a poursuivi Yvette Cooper, dénonçant "l'immense erreur de jugement" commise par Rishi Sunak en la renommant "six jours après qu'elle ait enfreint le code ministériel".

"La sécurité nationale est trop importante pour ce genre de chaos, de confusion et de prise de décisions irresponsable", a-t-elle asséné.

Missionné sur les plateaux des émissions politiques dominicales pour porter la voix du gouvernement, le ministre Michael Gove a défendu sa collègue comme une responsable politique "de premier ordre".

"Elle a reconnu une erreur", a-t-il déclaré sur Sky News, "elle travaille dur pour que nos frontières soient plus sûres et que le maintien de l'ordre soit plus efficace".

AFP