Le chef des droits humains de l'ONU "inquiet" du projet de loi sur l'immigration britannique (Others)

"Une telle interdiction générale empêchant les personnes de demander l'asile et d'autres formes de protection internationale au Royaume-Uni serait en contradiction avec les obligations du Royaume-Uni en matière de droits humains et de droit des réfugiés", a affirmé Volker Türk dans une déclaration écrite.

"La législation soulève également plusieurs problèmes spécifiques en termes de droits humains, notamment la violation du droit à un examen individuel et l'interdiction du refoulement et des expulsions collectives, ainsi que la détention arbitraire des immigrants", a-t-il ajouté.

Avec ce projet de loi, le gouvernement britannique veut tenter de lutter contre la forte augmentation des arrivées de migrants illégaux par la Manche sur de petites embarcations, l'une des principales promesses du Premier ministre Rishi Sunak.

Il prévoit l'expulsion rapide des migrants arrivés par ce biais, et leur interdit de demander l'asile et, ultérieurement, de s'installer au Royaume-Uni ou de demander la nationalité britannique. Il facilite aussi la détention des migrants jusqu'à leur expulsion vers un pays tiers jugé sûr.

M. Türk s'est dit "profondément préoccupé par cette législation qui permettrait aux autorités britanniques de détenir et d'expulser toutes les personnes qui entrent au Royaume-Uni en utilisant de petites embarcations pour traverser la Manche, de leur interdire d'entrer à nouveau au Royaume-Uni et de demander la citoyenneté britannique".

"Toutes les personnes contraintes de quitter leur pays d'origine en quête de sécurité et de dignité à l'étranger ont droit au plein respect de leurs droits humains, quel que soit leur statut migratoire ou leur mode d'arrivée", a souligné le Haut-Commissaire.

Le texte a été vivement critiqué par les associations d'aide aux réfugiés, qui estiment qu'il est contraire au droit international. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a accusé le gouvernement britannique de vouloir "mettre fin au droit d'asile" dans le pays.

AFP