La France est de nouveau plongée dans une crise politique et budgétaire. Emmanuel Macron est de nouveau confronté au casse-tête qui se pose à lui depuis plus d'un an. Il doit trouver un Premier ministre susceptible de survivre dans un paysage parlementaire sans majorité, divisé en trois blocs (alliance de gauche, centre-droit, extrême droite) depuis la dissolution de juin 2024.
Le prochain Premier ministre sera le cinquième depuis le début du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron en 2022, et son troisième en un an. Du jamais-vu dans la Ve République, proclamée en 1958 et longtemps réputée pour sa stabilité.
Selon un interlocuteur régulier d'Emmanuel Macron, un Premier ministre devrait être nommé d'ici la fin de la semaine, avant le départ du président pour New York où il doit reconnaître les 22-23 septembre courant, l'Etat de Palestine à l'ONU.
Le nom du ministre des Armées Sébastien Lecornu, intime du chef de l'Etat issu de la droite, revient avec insistance comme celui qui aura la lourde tâche de bâtir une coalition dans un paysage politique français profondément morcelé.
Le groupe parlementaire LFI (La France insoumise) déposera une motion de destitution du Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la députée Mathilde Panot.
Négociations
Après avoir fait tomber François Bayrou sur son projet de budget prévoyant 44 milliards d'économies pour tenter de réduire la colossale dette publique (114% du PIB), les partis campaient, ce mardi, sur leurs positions.
Le Rassemblement national (extrême droite), qui continue de réclamer de nouvelles élections législatives, a promis par la voix de son président Jordan Bardella de censurer tout Premier ministre qui ne voudrait pas "rompre avec la politique menée depuis huit ans".
La gauche radicale appelle de son côté à la démission du président, qui l'a exclue.
Le Parti socialiste, lui, répète que la gauche, arrivée en tête aux dernières législatives, doit prendre la tête du gouvernement.
Il y a "urgence à nommer un Premier ministre", a estimé le ministre de l'Intérieur et chef du parti de droite traditionnelle Les Républicains, Bruno Retailleau, en excluant dans la foulée de participer à un gouvernement dirigé par la gauche.
"Nous avons besoin très rapidement d'un Premier ministre pour que le pouvoir soit incarné", a-t-il fait valoir, en alertant sur "un mois de septembre propice à tous les débordements".