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Belgique: le gouvernement devant le mur du budget
La coalition qui compose le gouvernement belge va devoir faire plus d’économies pour juguler un déficit croissant. Comme en France, le spectre de l’impôt divise la coalition au pouvoir
Belgique: le gouvernement devant le mur du budget
Jan Jambon, ministre fédéral des Finances belge / Others
il y a 7 heures

Samedi, dans l’Echo, le ministre fédéral des Finances, Jan Jambon (N-VA) lançait un pavé dans la mare. Le gouvernement Arizona va devoir renégocier dans les prochaines semaines un budget pluriannuel bis pour réduire les déficits.

Pourtant, la coalition gouvernementale (cinq partis) a négocié en février 2025 un accord sur les mesures à prendre pour redresser les comptes publics : essentiellement des réformes du marché du travail et des réductions de dépenses publiques mais les indicateurs économiques ne sont toujours pas au beau fixe.

Lundi 8 septembre, le Bureau fédéral du Plan a dévoilé ses prévisions macroéconomiques sur la base desquelles les gouvernements vont concocter leurs budgets 2026. Le dérapage budgétaire, à politique inchangée, est confirmé, sans effort additionnel, le déficit public atteindra 35 milliards en 2026, a mis en garde l’organisme.

Le comité de suivi dévoilera la semaine prochaine des prévisions budgétaires pour l’Etat belge plus pessimistes encore. Il s’attend à un déficit de l’ensemble des administrations publiques de 37,2 milliards l’an prochain soit au-dessus des 5%

Le gouvernement divisé sur les mesures à prendre

La croissance belge n’est pourtant pas mauvaise, elle dépasse de peu les 1%, selon le Bureau du Plan, et des emplois sont créés notamment dans le secteur marchand. L’inflation est aussi sous contrôle, le rythme de hausse des prix à la consommation serait, en moyenne annuelle, en 2025 de 2,4%.


En six mois, le gouvernement dit Arizona n’a pas trouvé la réforme miracle pour contrer le déficit. Le plan présenté par cet exécutif a été jugé insuffisant, tandis que de nouvelles dépenses sont venues alourdir la facture, notamment l’augmentation du budget de la défense, et la relance du nucléaire.

Le ministre des Finances a rappelé dans son interview de samedi, la règle simple pour gérer un budget : “Il n’y a pas de formule magique. Il y a trois éléments pour équilibrer un budget: réformer, économiser et taxer”. 

L’accord de gouvernement prévoit que deux tiers de l’effort doit se faire via des réformes et un tiers via des mesures discrétionnaires. Dans cette deuxième partie, seulement un tiers peut être issu de nouveaux impôts, soit un neuvième du total. 

“réformer, économiser et taxer”

La question qui se pose aujourd’hui à ce gouvernement est donc de voir si cette formule doit être conservée ou si pour juguler le déficit des comptes publics, il faut adopter d’autres mesures. 

Les discussions budgétaires s’annoncent en tout cas difficiles car les partis politiques de la coalition gouvernementale ne sont absolument pas d’accord sur la méthode à adopter.
Ce samedi, le ministre fédéral des Finances, Jan Jambon (N-VA), estimait qu’”un budget fédéral sans nouvelle recette n’était pas réaliste”. 

Georges-Louis Bouchez, président du MR (parti de centre-droit) lui répondait sur le plateau de la VRT, de manière péremptoire, que le MR n’accepterait pas d’augmentation d’impôts, tout en réclamant 20 milliards d’économies additionnelles ! L’aile gauche de la coalition (les Engagés, Vooruit et le CD&V) n’est pas encore entrée dans la discussion mais le Vooruit, par exemple, pourrait remettre sur le tapis l’idée d’un impôt pour les plus riches.

Pour rappel, le Vooruit, les socialistes flamands, ont fait de la taxation sur les plus-values une condition à leur montée dans le gouvernement De Wever.

SOURCE:TRT français et agences