FRANCE
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Meurtre de Thomas à Crépol : Eric Zemmour condamné pour injure raciale
Le président du parti d'extrême droite Reconquête, Eric Zemmour, a été condamné mercredi à une amende de 9 000 euros, pour injure raciale suite à des propos qu’il a tenus concernant l'affaire de Crépol, où il opposait "deux France".
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Meurtre de Thomas à Crépol : Eric Zemmour condamné pour injure raciale
Eric Zemmour au Salon international de l'agriculture à Paris
26 mars 2025

Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, Thomas, un lycéen de 16 ans, avait été tué à coups de couteau lors d'une rixe entre des jeunes de ce village de la Drôme et un groupe d'autres jeunes arrivés dans la soirée.

L'affaire avait suscité une vive polémique, la droite et l'extrême droite l'élevant en exemple de l’insécurité présumée dans les zones rurales due, qu’elles attribuent à des habitants de quartiers urbains défavorisés.

Interrogé sur l’expédition punitive menée par des militants d'ultradroite qui avait suivi le meurtre, Eric Zemmour avait reproché aux "médias" et au "gouvernement" de créer un "écran de fumée", jugé "ridicule" par rapport "au meurtre de Thomas" et aux "dizaines de morts de la main des racailles arabo-musulmanes".

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"Nous avons, aujourd'hui, une situation où nous avons deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas, celle de Chahid", avait déclaré Eric Zemmour lors de son intervention du 30 novembre 2023 sur RMC et BFMTV.

Ces propos avaient été signalés par le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), SOS Racisme, deux députés de La France Insoumise (LFI) et un particulier.

Devant les enquêteurs, Eric Zemmour, déjà poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour ses déclarations sur l'islam, l'immigration ou l'histoire de France, avait contesté le caractère injurieux de ses propos, en revendiquant sa liberté d’expression.

"Généralisation grossière"

Le tribunal correctionnel de Paris, qui a prononcé une peine de 60 jours-amende à 150 euros, a souligné que l'ex-candidat à la présidentielle tient un "discours essentialiste en déduisant l'origine des individus des prénoms qu'ils portent" et qu’il "désigne comme assassins [...] les personnes d'origine arabe et de confession musulmane qu'il traite de « racailles »".

Le tribunal a estimé qu’Eric Zemmour "véhicule sciemment l'image d'une France divisée [...] entre d'une part un groupe de « prédateurs », au sens d'une prédation meurtrière, composée des personnes d'origine arabe, qu'il désigne de manière caricaturale comme la France des « Chahid »" et de l'autre celle des "Thomas", "qu'il dépeint, en contraste, de façon idyllique et tendre", selon le tribunal.

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Les juges ont qualifié ces propos "de graves injures", exprimées "en direct" dans "des émissions de grande écoute [...] dans une démarche globalisante et véhiculant un discours de haine venant encore aggraver les dissensions et aiguiser les ressentiments" "à un moment très tendu où deux camps antagonistes étaient susceptibles de commettre des actions violentes et où les pouvoirs publics craignaient des actions de représailles voire des phénomènes d'émeutes".

Le tribunal a en revanche relaxé Zemmour pour un autre passage de l'interview, où il utilisait des "termes clivants et excessifs en convoquant les notions d'« invasion » et d'« islamisation »".

Dans un jugement distinct, Eric Zemmour a également été relaxé mercredi pour des messages sur X dans lesquels il évoquait en octobre 2022 le meurtre de Lola, adolescente de 12 ans.

"Dhabia B, Amine K, Friha B et Rachid N, ce sont les noms des quatre suspects algériens dans l'affaire du meurtre de Lola. Quand défendrons-nous nos enfants contre ces francocides qui sont toujours commis par les mêmes, toujours au détriment des mêmes ?", s'interrogeait-il.

Le tribunal a estimé que ces propos, bien qu’ils "procèdent à une généralisation grossière, ne permettent pas de caractériser une communauté déterminée qui serait visée par les propos discriminatoires ainsi diffusés".


SOURCE:TRT français et agences
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