FRANCE
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Martinique : une enquête en cours sur le groupe Hayot
C’est une information du journal Libération, le Parquet national financier a ouvert une enquête pour “abus de position dominante” et “escroquerie ” contre le groupe martiniquais Hayot.
Martinique : une enquête en cours sur le groupe Hayot
Le DG du groupe Hayot (GBH), Stéphane Hayot (2ème à gauche), lors d'une réunion à l'Autorité territoriale de Martinique (CTM) le 16 octobre 2024. / AFP
19 décembre 2025

Les Martiniquais vont sans aucun doute suivre attentivement cette enquête car le groupe Hayot contrôle pratiquement tous les secteurs économiques de l’île, de la vente de voitures à l’importation de produits alimentaires.
Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une information judiciaire pour “entente”, “abus de position dominante” et “escroquerie en bande organisée” visant le Groupe Bernard Hayot (GBH). 

Lors de la mobilisation des Martiniquais contre la vie chère, l’alimentation est en moyenne 40% plus chère qu’en métropole, le groupe Hayot qui ne publiait pas ses comptes annuels a été accusé de faire des marges importantes sur le dos de la population locale. Plusieurs plaintes ont été déposées par des Martiniquais avec constitution de partie civile, dont un syndicat, la Confédération générale du travail de Guadeloupe (CGTG).

Le groupe Hayot est le plus puissant conglomérat ultramarin, il opère aussi bien en Guadeloupe qu’à la Réunion.
Ce groupe familial a été fondé en Martinique par Bernard Hayot, béké (blanc créole descendant des colons esclavagistes). 

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Le marché automobile sorte de jackpot pour Hayot

Le journal Libération a publié un article après les confidences d’un des hauts cadres de GBH qui a travaillé pendant de nombreuses années dans la vente de véhicules, activité qui  représente à elle seule 40 % du chiffre d’affaires total du groupe – quelque 5 milliards d’euros l’an dernier. 

Les journalistes de Libération ont eu accès à des documents internes qui établissent que le groupe Hayot se fait des marges trois à quatre fois plus importantes sur la vente de voitures qu’en métropole.


Ces pratiques sont possibles parce que le groupe Hayot a une position hégémonique, un quasi monopole sur la vente de véhicules, la vente de pièces détachées ou encore la location.

Les deux juges d’instruction à qui cette affaire a été confiée vont tenter d’établir si il y a eu entente entre GBH et d’autres entreprises ultramarines pour se partager le marché. L’un des A nouveau, les journalistes de Libération avaient recueilli les témoignages de chefs d’entreprises dont ils avaient cité les propos. L’un d’entre eux assurait qu’”aucun autre acteur ne peut entrer. Ici, on est békés avant d’être rivaux. Et quand je veux débaucher un de leurs collaborateurs, je dois d’abord demander l’autorisation à la direction de GBH.”

Toutes ces accusations sont contestées par GBH qui a déposé une plainte en diffamation contre Libération et reste présumé innocent.

SOURCE:TRT français et agences