Gaza: Washington juge le plan arabe "délirant"

Steve Witkoff, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient a jugé le plan présenté cette semaine par les pays arabes “délirant” devant des reporters à la Maison blanche. La Chine au contraire soutient le plan.

De nombreux Gazaouis vivent encore sous des tentes, leurs maisons ayant été détruites, comme ici une famille à Rafah. Israël bloque l'entrée de mobil-homes. / AP

Lors d’une interview à la Maison Blanche, Steve Witkoff a souligné que ce plan ne prend pas assez en compte le défi que représente une reconstruction dans un environnement dangereux pour les résidents, tout en admettant que c’était encourageant de voir les États du Moyen-Orient faire des propositions. "Il présente de nombreuses caractéristiques convaincantes. Nous devons en discuter davantage, mais c'est un premier pas de bonne foi de la part des Egyptiens", a déclaré M. Witkoff aux journalistes.

La porte-parole de la Maison Blanche, Tammy Bruce, est allée plus loin et a reconnu que ce plan était un premier pas mais qu’il ne répondait pas aux attentes du président Donald Trump.

La Chine a pris la position inverse. Elle soutient le plan arabe. 


Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré rejeter le projet de Donald Trump pour Gaza ce vendredi auprès de l’agence de presse Xinhua. “La Chine soutient le plan égyptien, Gaza appartient aux Palestiniens et fait partie intégrante du territoire palestinien”, ajoutant également que tout changement de statut pour Gaza ne ferait que créer un “nouveau chaos”.


Les pays arabes rejettent le projet de Riviera à Gaza

Réunis au Caire ce mardi, les dirigeants arabes ont adoubé un plan présenté par l’Egypte qui consiste à reconstruire Gaza en 5 ans pour une somme de 53 milliards de dollars. Ce plan permet aussi de maintenir les Gazaouis sur leur terre.

Ce plan prévoit également le départ du Hamas et le retour de l’Autorité palestinienne comme autorité de gestion de l’enclave.

Les pays de la région ont tous rejeté le plan de Donald Trump qui consistait à expulser les 2,4 millions de Gazaouis vers l'Egypte et la Jordanie pour construire une “Riviera du Moyen-Orient”.

Des négociations à l’arrêt

Parallèlement, les négociations sur la phase 2 du cessez-le-feu sont bloquées. Israël souhaite une prolongation de la phase 1 du cessez-le-feu. Pour faire pression sur le Hamas qui demande que le calendrier de négociations soit respecté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a menacé de couper eau et électricité à Gaza et a menacé de renvoyer ses troupes dans l’enclave.

Israël a déjà stoppé l’entrée de toute aide humanitaire à Gaza dimanche dernier au moment où la phase 1 du cessez-le-feu se terminait.
Ce vendredi, des experts des Nations unies se sont alarmés du blocus imposé sur l’aide humanitaire par Israël, ce qui revient dans les faits à utiliser la famine comme une arme de guerre. Ils ont rappelé qu’une telle pratique est illégale selon le droit international, et qu’en reprenant les bombardements et le siège de l’enclave palestinienne, Israël a d’une manière unilatérale changé les conditions signées dans l’accord de cessez-le-feu.